On va encore parler de ce qui se passe de l’autre côté de la Manche. Je crois que ça devient tellement ubuesque que même si je ne m’y intéressais pas pour des raisons personnelles (on pensait y rester toute notre vie, sans le Brexit, on ne serait jamais parti), ça me ferait réagir. Cette fois, le pays entier est en pleine crise à cause de tomates. Si.
On s’éclate de plus en plus en brexitland. On s’éclate, mais sans tomate. C’est à dire qu’il y a non pas une simple pénurie, mais une absence totale de tomate. Les RS sont envahis de photos de consommateurs affligés ou furieux qui postent des rayons et des rayons de supermarché vides. Pas une seule tomate à l’horizon. Ça pourrait être anecdotique (après tout, c’est pas vraiment la saison des tomates) mais ce tomato gate est tellement symptomatique de la vie en brexitland qu’il relègue sur place, toute autre actualité aux oubliettes (la guerre en Ukraine anyone? la situation en Irlande du nord?). Parce que les médias ont d’abord nié purement et simplement la pénurie. Ils ont affirmé sans rire que les gens qui ne voient pas de tomate dans les rayons mentent, c’est pas vrai, tout va bien, vive les tomates. Je crois que c’est la première fois qu’on peut utiliser le terme Orwellian pour des tomates.
Devant l’évidence et la colère grandissante des britanniques qui ont enfin compris à quel point certains médias les prennent pour des cons, manipulent éhontément, il a fallu changer de stratégie: il ne s’agit pas que le bon peuple se rende compte qu’on lui raconte des salades sur d’autres sujets que les tomates (je cherche à caser « salade de tomates » depuis le début…), comme le succès phénoménal du Brexit, qui n’impacte absolument pas l’importation de produits frais. C’est un exemple au hasard. Éditorialistes des tabloïds et gouvernement ont donc modifié leurs discours. Ils ont reconnu l’absence de tomate mais ça n’a rien à voir avec le Brexit , c’est un problème de météo espagnole, il n’y a aucune tomate nulle part en Europe. Et bien, pour la première fois depuis 7 ans, ça n’a pas marché. Les britanniques se sont mis à poster des photos de rayons entiers de tomates sur les marchés espagnols mais aussi de toute l’Europe. Pour la première fois, grâce à des tomates, le discours d’état est massivement remis en cause. C’est aussi inattendu que remarquable.
Je n’aurais jamais pensé qu’un simple fruit pourrait faire vaciller le récit brexiteur qui jusqu’à présent, a nié avec vigueur toutes les preuves de l’échec économique du Brexit. Plus c’était gros, plus ça passait. Même si l’opinion publique commençait enfin à se rendre compte que le Brexit était une erreur monumentale, le discours officiel et surtout celui des tabloïds brexiters n’évoluait pas d’un iota. Et voilà que la propagande s’écroule face à une tomate! Et maintenant, la presse n’hésite plus à parler de rationnement. Parce qu’il n’y a plus de tomate, mais il n’y a pas beaucoup plus d’autres fruits et légumes non plus et les supermarchés ont dû mettre en place des limites d’achat. Ils préviennent que ça va durer des semaines et que oui, c’est bien à cause du brexit qui bloque les importations. Welcome to brexitland, où on ne peut plus manger de tomate, mais où on ouvre enfin les yeux.
Pom de Pin in Wonderland 
Juste une petite explication – il y a penurie de fruits et legumes dans les supermarches parce qu’ils refusent de payer le prix juste. Votre epicier du coin a toujours des tomates mais elles sont cheres. La penurie est simplement due a la pingrerie des supermarches. Les Farm shops n’ont aucun problemes, ni les compagnies comme Riverford qui vous livrent a la maison. Meme si je suis completement anti-Brexit (et je suis toujours en choc apres plus de 30 ans au Royaume Uni, coincee ici parce que j’ai un mari qui ne parle pas Francais et qui ne roule pas sur l’or), cette fois ci, Brexit n’est pas en faute. Aussi, les producteurs aux Pays Bas, en Espagne, Maroc etc on subit des mauvaises saisons et le cout de l’electricite a reduit l’usage des serres. Merci quand meme pour votre article.
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Ce n’est pas ce que dit l’ancien CEO de Sainsbury et je pense qu’il est plutôt compétent pour commenter le sujet.
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Merci pour votre reponse. Et que dit ce CEO? Comment explique t-il que meme le plus grand marche de fruits et legumes de Londres (Spitalfields) n’a pas de penurie? Je pense qu’il veut proteger la reputation des supermarches. Ca serait interessant de savoir. Et comme je vous dis, je ne suis pas une fan du Brexit… Mon futur a ete completement gache a cause de ca.
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C’est aussi une question d’échelle. Même le plus grand marché de Londres n’importe pas les mêmes quantités que les chaînes de supermarché, ni dans les mêmes conditions (pas besoin de livraisons à flux tendus pas exemple). Évidemment, le modèle économique des supermarchés joue, mais il n’aurait pas ces conséquences sans le Brexit. C’est aujourd’hui plus facile (frictionless) et plus rentable pour les producteurs et les transporteurs européens de privilégier le marché EU au détriment du marché britanniques. C’est bien le Brexit qui est responsable des délais à la frontière par exemple. Il faut donc que les supermarchés britanniques acceptent de payer plus leurs fournisseurs européens pour compenser les effets négatifs du Brexit aux frontières si ils veulent continuer à importer. C’est un effet induit du Brexit, même si on peut toujours souhaiter que les supermarchés changent leur politique, quelques soient les circonstances.
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Voici ce que la BBC dit: https://www.bbc.co.uk/news/business-64718826?xtor=ES-211-%5B58696_PANUK_DIV_08_NCA_NortherIreland_RET_DEF%5D-20230223-%5Bbbcnews_costoflivingwhyisthereashortageofvegetables_newsuk%5D – et je cite de l’article:
Wholesalers, importers and retailers the BBC has spoken to suggested the UK may be suffering because of lower domestic production and more complex supply chains, as well as a price-sensitive market.
But they said Brexit was unlikely to be a factor.
However, Ksenija Simovic, a senior policy adviser at Copa-Cogeca, a group which represents farmers and farming co-operatives in the EU, said Brexit wasn’t the primary reason but it hadn’t helped.
In her view, businesses within Europe benefit both from being closer to where products are grown, and from simpler, better-coordinated supply chains.
Ultimately, she thinks, if there is a shortage of supply then the produce that is available is simply more likely to remain within the Single Market.
« It doesn’t help that the UK is out of the EU and single market, but I don’t think this is the primary reason the UK is having shortages, » Ms Simovic added.
The full impact of the Brexit changes have also yet to be felt when it comes to fresh produce entering the country from the EU.
Customs declarations are required, but border controls are not due to be implemented until 1 January 2024 – while imports from Morocco, which is outside the EU, are already subject to border checks.
Les grossistes, importateurs et détaillants auxquels la BBC s’est entretenue ont suggéré que le Royaume-Uni pourrait souffrir en raison d’une production nationale plus faible et de chaînes d’approvisionnement plus complexes, ainsi que d’un marché sensible aux prix.
Mais ils ont dit que le Brexit était peu susceptible d’être un facteur.
Cependant, Ksenija Simovic, conseillère politique principale au Copa-Cogeca, un groupe qui représente les agriculteurs et les coopératives agricoles dans l’UE, a déclaré que le Brexit n’était pas la principale raison, mais qu’il n’avait pas aidé.
Selon elle, les entreprises en Europe bénéficient à la fois d’être plus proches de l’endroit où les produits sont cultivés et de chaînes d’approvisionnement plus simples et mieux coordonnées.
En fin de compte, pense-t-elle, s’il y a une pénurie d’approvisionnement, les produits disponibles sont tout simplement plus susceptibles de rester dans le marché unique.
« Cela n’aide pas que le Royaume-Uni soit en dehors de l’UE et du marché unique, mais je ne pense pas que ce soit la principale raison pour laquelle le Royaume-Uni connaît des pénuries », a ajouté Mme Simovic.
Le plein impact des changements du Brexit n’a pas encore été ressenti en ce qui concerne les produits frais entrant dans le pays en provenance de l’UE.
Les déclarations en douane sont obligatoires, mais les contrôles aux frontières ne devraient pas être mis en place avant le 1er janvier 2024 – alors que les importations en provenance du Maroc, qui est hors de l’UE, sont déjà soumises à des contrôles aux frontières.
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C’est à dire qu’il y a d’un côté les faits qui apparaissent pourtant très bien en filigrane de l’article et de l’autre la propagande. Libre à chacun d’y croire ou pas. Sinon, je parle anglais, merci et je ne fais jamais de billet sur le Brexit sans m’être méticuleusement renseignée avant, et pas que dans la presse britannique mais aussi du côté des exportateurs (article espagnol mais en anglais: https://murciatoday.com/is-the-uk-tomato-shortage-due-to-spanish-weather-or-brexit_2023062-a.html).
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Mais pourquoi n’y a t’il que des problemes dans les supermarches et pas les autres commercants? Voici ma question vraiment. Les petits epiciers n’ont pas de problemes d’approvisionnement. Est ce que vous dites que Brexit ne les touches pas et touche seulement les grandes enseignes?
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Non et c’était d’ailleurs ma première réponse.
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j’ai vu hier dans un Clecl.ERT (en France) les choux fleurs à 4,99€ ! Ca vous passe l’envie d’en manger. Je pense que ce légume est toujours français.
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Entendu a la radio RTL ce matin….
😦
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