Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, je ne vais pas me lancer dans un prêche, je ne suis pas en pleine crise mystique. Juste en pleine crise de nerfs. Et ce titre n’est pas non plus méprisant, c’est tout à fait sincère. Je suis même envieuse de la sérénité dont font preuve certaines personnes, qui ignorent totalement ce qui peut bien se passer plus loin que le bout de leur nez. Ils sont heureux, sûrs d’avoir toujours raison, sûrs de leur bon droit, ils ne s’en font pas pour l’avenir et de toute façon, c’est la faute des autres si ils ont un problème. Bref, ils sont heu-reux. Et moi à côté, avec mes velléités intellos ratées, je suis juste stressée. Clairement, je loupe quelque chose.

Marichéri qui est un grand philosophe, m’a fait remarquer qu’on est bien plus heureux en ne sachant rien qu’en se prenant la tête en continu à traquer la moindre bride d’information, la plus petite analyse, la plus microscopique des études. Mieux encore, en ignorant superbement la politique internationale, l’histoire (parce que bon, ce sont bien des parallèles historiques qui démultiplient mon angoisse), l’économie, et même les droits des autres, on ne s’en fait jamais pour les conséquences. On est très content avec deux ou trois buzzwords qui s’adaptent à tout, on ne s’inquiète pas. C’est merveilleux. En tout cas, ça a l’air beaucoup plus confortable que de se laisser ronger en permanence par le doute et une terreur plus ou moins intense de l’avenir.
Regardez Trump, il ne se pose jamais de question, il ne doute de rien, mais il n’est clairement pas dépressif, lui. C’est beau, cette assurance chez les gens comme lui, ce mépris pour la réalité dès qu’elle ne colle pas à leurs désirs, ces convictions venues d’on ne sait où mais tellement profondes… Bref, comme dit Marichéri, les gens sont cons certes, mais plus ils sont cons, plus ils sont heureux. Ça doit être tellement reposant d’être aveugle et sourd à tout ce qui pourrait déranger ses certitudes, de ne jamais se poser de question, d’être aussi sûr de soi, de ses croyances, de ne jamais chercher à comprendre, de ne pas s’inquiéter de ne pas comprendre. J’insiste parce que je me rends bien compte que ça ne saute pas aux yeux, mais j’envie la sérénité des gens comme ça, tout à fait sérieusement, il n’y a aucune ironie de ma part.
Et là, alors que je suis en apnée, morte de trouille en imaginant tous les scénarios possibles et imaginables d’un avenir plus ou moins proche, je me dis qu’ils ont bien de la chance, ces soit disant simples d’esprit. L’intelligence (suffisamment pour ce rendre compte qu’on n’en a pas tant que ça, je veux dire) et la connaissance (assez pour savoir qu’on ne connaît rien), c’est clairement surfait.
What would you do if you weren’t afraid?…..!
« simple » question mais qui parfois devrait nous guider vers, perso pour moi, vers qqchose de mieux. Mais ce n’est pas le cas de beaucoup malheureusement 😦
J’avais du mal a discuter avec les anglais des questions « existentielles » mais pas avec les français, par contre, mais qui râlent, beaucoup, sur tout mais … n’agissent pas.
Difficile de vivre dans ce monde tumultueux, ou tout est desordre, chaos et qui va vers sa propre perte.
Je n’ai malheureusement pas la volonté, force, énergie et courage pour tenter de faire mieux pour tout les autres.
J’observe, pleure en silence et tente comme je peux de faire de mon mieux pour mon entourage dans ce qu’on me donne quotidiennement . Mais je ne dis pas: the future is bright 😦
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