J’aime beaucoup les commerçants du village, et pas que pour la qualité de la nourriture. On y fait aussi des rencontres curieuses, sympathiques, amusantes…comme ce très vieux monsieur à la boucherie, en pleine commande. Il s’est arrêté net. La vendeuse, un peu interloquée, lui a demandé:

Et il n’a plus ouvert la bouche. La vendeuse est restée plantée, la bouche ouverte, à attendre en vain. En même temps, ce brave monsieur a bien répondu à la question, ça n’est pas sa faute si elle n’a pas été plus explicite. Il est resté tranquille, devant l’étal, les mains croisées, sans rien dire, et elle a continué à le fixer, ébahie. La tension montait, j’attendais la suite avec impatience. Finalement, la vendeuse a juste répété « vous voulez autre chose? » avec un air un peu désespéré quand même. Le monsieur a daigné continuer sa commande, comme si de rien n’était, et le trou dans l’espace temps qui serait ouvert d’un coup dans une boucherie du fin fond du Pas de Calais s’est refermé.
On oublie parfois qu’en effet, il aurait fallu poser la question différemment!
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