Événement phénoménal aujourd’hui en Angleterre et pour le petit Charlie, 73 ans, qui rentre à la grande école a fait sa première ouverture officielle de la session parlementaire tout seul comme un grand, avec le fameux discours de la reine. Bon là du coup, c’est le discours du prince-qui-remplace-sa-maman-qui-peut-pas-parce-qu’elle-commence-à-s’user ou un truc comme ça. En tout cas, c’est historique, c’est la première fois depuis le début de son règne que cette pauvre Lizzie doit céder sa place pour cet espèce de karaoke parlementaire.

La monarchie ayant essentiellement un rôle folklorique et décoratif, Lizzie se plie d’habitude au cérémonial avec sérieux, bien que dans les faits, il ne serve strictement à rien, sauf à ébahir les touristes américains. Franchement, même sans tout ce grand tralala, je suis sûre que les députés arriveraient très bien à siéger. Ce n’est pas comme si ils allaient se perdre et ne pas trouver Westminster. Vous voyez Big Ben? Et bien le parlement, c’est le long bâtiment en dessous. (Pour plus de détails sur la vie politique anglaise, j’en ai parlé ici) Mais bon il faut bien qu’Elisabeth et Charles maintenant, prennent l’air. On les sort donc pour l’occasion.
Le State Opening of Parliament date du 16 eme siècle. Ça commence par un défilé entre Buckingham et Westminster. Le monarque en exercice (ou son remplaçant) fait coucou depuis son carrosse, il y a des chevaux emplumés, des dorures de partout, des franfreluches à pompons. En principe, la reine doit porter une couronne qui brille, c’est très festif. En son absence, on a collé la couronne sur un coussin cette année. De là à dire que Lizzie, c’est juste un pouf… Charlie, comme le veut la tradition, et son coussin couronné, sont ensuite rentrés dans la royal gallery jusqu’à la chambre des lords, où les attendaient quelques 600 personnes, les députés, dont tous les membres du gouvernement et ceux du shadow cabinet de l’opposition. On a droit à la royal procession, jusqu’au trône.

Bien sur, le cérémonial est un peu plus compliqué que ça. Par exemple, les lords, avant de début des festivités, envoient un émissaire, connu sous le nom charmant de « black rod » (le bâton noir) pour prévenir les manants de la chambre des communs (les députés élus) qu’ils peuvent se joindre à eux. La tradition veut que la porte des communs soit fermée, pour afficher leur indépendance vis à vis de la royauté. Et quand ce malheureux black rod arrive, on ne lui ouvre que pour mieux lui claquer la porte au nez. Comme Sheldon Cooper dans the big bang theory, il doit frapper trois fois avant que les députés acceptent de le suivre.
Cela dit d’habitude, c’est la dernière partie du cérémonial qui intéresse vraiment tous les britanniques, royalistes, républicains ou autres. Parce que le Queen’s speech est en fait la déclaration de politique générale du gouvernement pour la session parlementaire qui s’ouvre. C’est là qu’on doit apprendre ce que prepare Johnson pour les 12 prochains mois…sauf qu’empêtré dans les scandales, le Brexit, l’Irlande du nord, l’inflation et les échecs électoraux, il est bien content que tout le monde se focalise uniquement sur le fait que Charlie remplace sa maman plutôt que sur le contenu du discours. Et alors qu’a la différence de Lizzie, il n’a jamais hésité à partager ses idées politiques, notamment écolos, cette fois, il doit se contenter de lire ce qu’on lui a donné, pas de commentaire, d’avis personnel, rien. Avoir attendu si longtemps pour n’être que le porte-voix de Johnson, c’est triste pour Charlie, finalement.
Tout les médias francais en ont parle aussi….. Lizzie vieillit…..
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