Il y a deux ans, les enfants faisaient leurs premiers pas à l’école en France. Je reviens sur leurs premières impressions et ce que ça donne aujourd’hui. Comme on ne recule devant aucun sacrifice, on avait testé du lycée à la maternelle, en passant par le collège et le primaire. GeekAdo s’était retrouvé à sauter une classe et Wizzboy était descendu d’un cran comme le système anglais ne fonctionne pas par année calendaire mais scolaire. GeekAdo était le plus vieux de sa classe, il est devenu momentanément le plus jeune et c’était l’inverse pour Wizzboy. Mais vu qu’il refusait absolument de speak la France, ce n’était pas plus mal.
Alors donc, pour le premier jour, MangaGirl était stressée mais c’est parce que pour la première fois, elle avait dû choisir une tenue pour l’école. PrincesseChipie était impatiente et Wizzboy hurlait. C’est à dire qu’il était cramponné à moi en pleurant et criant à pleins poumons qu’il refusait d’aller à la French school et de speak la France. J’étais très sereine. En tout cas, je n’ai pas mordue son instit, je suis d’un self control admirable. Mon bébéééé. Le soir même, on a récupéré un petit garçon ravi qui a bien joué. Il s’était même fait des friends. Et ils s’appellent comment tes nouveaux friends? I don’t know, but they are humans. Me voilà rassurée. Il n’y a pas de martien dans son école. Depuis, Wizzboy speak tellement bien la france qu’il refuse de parler anglais. Il est maintenant en CP, ce qui est normal pour son âge, il adore lire en français, il a des tas de copains et une amoureuse, et un début d’accent chti…bref tout va très bien et son instit n’aurait jamais su qu’il venait d’ailleurs si elle n’avait pas eu son dossier.
PrincesseChipie avait aussi passé une très bonne première journée. Elle s’était faite remarquer dès le départ en math, en étant la seule à savoir répondre, mais elle ne comprenait pas pourquoi on lui donnait les mêmes exercices que le reste de la classe. Même qu’il y a une fille qui était la meilleure de la classe….elle lui a laissé 3 semaines, en toute modestie, pour la dépasser. Ce qu’elle a fait, en s’adaptant à toute vitesse. Ça c’est confirmé par la suite. Elle a écrasé la concurrence, elle caracole en tête même en français, elle s’éclate au collège où elle est rentrée en septembre. Elle a dompté ses profs, à tel point qu’ils sont persuadés de tenir un génie et veulent lui faire sauter une classe (on est plus que réticent). Bref, le changement de pays n’a absolument pas perturber sa scolarité ni entamer son enthousiasme. Tout va bien pour PrincesseChipie, qui est en option anglais, où elle s’amuse beaucoup.
On a eu plus de mal le premier jour avec MangaGirl , mais juste parce qu’elle s’était perdue dans les couloirs. C’est tout. Sinon, elle s’était éclatée, notamment en cours d’anglais. Elle en pleurait de rire en nous racontant. Et tu as un super accent en fait Maman. Elle avait aussi infligé sans le vouloir un grand moment de solitude à la prof de français. Visiblement, la pauvre femme était paniquée à l’idée de communiquer avec MangaGirl . Elle a demandé si quelqu’un parlait bien anglais dans la classe parce qu’elle ne savait pas. MangaGirl a donc naturellement levé la main:
-euh, moi….je parle anglais…
-comment?!? Mais tu parles français?
-euh, oui…je suis française…
Mais passé ce premier enthousiasme, les débuts de MangaGirl ont été laborieux, surtout en cours de français, même si l’organisation du collège à française lui a beaucoup plu. Elle s’y est sentie bien plus à l’aise qu’en secondary school anglaise. Deux ans plus tard, elle a trouvé sa voie, elle est en option anglais bien sûr, mais aussi arts. Elle se sent bien au milieu de sa petite bande de copains et copines qui se prennent pour des artistes. Elle galère toujours énormément en dictée, mais pour le reste, elle a des résultats équivalents à ce qu’elle avait en Angleterre, la bonne humeur en plus.
Les premiers temps ont été plus difficiles pour GeekAdo, pas vraiment académiquement mais organisationnellement. Il aime que tout soit carré, structuré, que tout file droit et là, et au départ, c’était un peu la pagaille au niveau des options et de l’emploi du temps. Ça le mettait dans un état de nerfs pas possible, on aurait dit sa mère. GeekAdo est maladivement maniaque. Si il y a le moindre grain de sable dans son organisation, ça ne va plus. Sinon, il trouvait les maths difficiles, les sciences trop faciles (ce n’est pas pour faire son malin), le français vraiment pas aussi dur qu’il le pensait, et l’anglais très, mais alors très comique…Finalement, le rectorat refusant d’inscrire GeekAdo au bac de français quand on est arrivé (apparement, c’était trop tard), il a choisi de reprendre le cours normal de sa scolarité (puisqu’il avait sauté une classe en arrivant), et donc, il a fait un an et demi en première. Ça l’a beaucoup aidé. Les six premiers mois lui ont permis de trouver ses marques et de s’adapter au système français, et il a attaqué ensuite une première « normale », avec d’excellents résultats au bac de français. Il est aujourd’hui en terminale, et se prépare à la suite, comme il l’aurait fait en restant en Angleterre. Il a toujours un français que son prof de philo qualifie de très personnel, mais correct. Il s’éclate en math et en physiques, il s’ennuie ferme en anglais (surtout qu’il est en option anglais lui aussi). Il s’en sort très bien, il a des potes, des projets, bref c’est un gamin complètement équilibré en plus d’être bilingue. Il a même un avantage énorme par rapport à ses copains (et leurs parents) totalement paniqués par parcoursup…ça ressemble vraiment beaucoup au système anglais auquel il s’était déjà préparé, ça ne l’inquiète donc pas plus que ça. On en reparlera au printemps…je sens que je vais bien stressée, tout comme je l’avais fait en Angleterre quand L’Ado y est passé, ce n’est donc pas une question de pays. GeekAdo est aussi ravi de savoir qu’il pourra partir en erasmus, ce qui ne sera plus le cas pour ses copains anglais.
“on a d’abord sélectionné les écoles qui nous intéressaient et cherché ensuite une maison à proximité.” Sage conseil. Nous on a fait le contraire et notre aîné, qui à 5 ans comprenait mais ne parlait que peu le français, en a pâti. On ne l’a compris que des années après. C’était il y a 30 ans, peut-être que les enseignants de l’époque (et en pleine ruralité) étaient moins ouverts qu’aujourd’hui, mais ce serait à refaire je m’y prendrais comme toi.
Le bilan très positif que tu dresses est certainement aussi dû à votre couple et à votre fonctionnement en tant que famille. Sans parler de la présence de Penny et Capucine, évidemment — tes enfants ont pu garder leurs repères essentiels!
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Les deux grands ont déjà changé de pays (MangaGirl était nourrisson, elle n’en garde aucun souvenir), et on a aussi déménagé 3 fois en UK, ça les aide à ne pas avoir peur de bouger je crois. Après, on est vraiment très content de l’école.
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Les enfants ont une grande capacité d’adaptation. C’est impressionnant.
L’anglais oui… des eleves doues en langue me disent que c’est barbant. Option ou pas ce qu’ils traitent n’est pas fun et faut voir le niveau de certains profs… 🙄 j’enrage
Des eleves ayant des correspondants anglais leur disent: mais on n’etudie pas l’anglais comme ca chez nous…..
En tout cas tres tes heureuse pour eu et pour vous, vous pouvez au moins souffler un peu de ce cote la 😉
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La façon d’enseigner les langues, d’un côté comme de l’autre de la Manche me désespère. Déjà, je ne comprends pas qu’on ne soit pas native speaker.
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