Poultry philosophy: Le froid


Les températures baissent et les poules doivent s’adapter. Elles ont commencé par manger en continu, pour faire du gras et s’arrondir. C’est bien simple on dirait des balles de plumes. Millicent dodeline à petits pas, telle une barrique emplumée, dans le jardin. Les autres courent partout comme des dératés dès qu’on ouvre, probablement pour se réchauffer. Ou pas d’ailleurs, elles font ça en été aussi…Nestor le coq rebondit autour, avec énergie. Mais globalement, dans la journée, ça a l’air d’aller. C’est le soir que ça se complique.

Les poules et le coq dorment en tas, dans un mélange de plumes indescriptible. Pour être sûr que tout le monde est bien rentré dans le poulailler, on compte les becs qui dépassent de cette masse ronde et fluffy, de cette explosion duveteuse, de cette peluche vivante et multiple. On a mis beaucoup plus de paille qu’en été, ce qui a vivement contrarié tout le monde. Millicent a pris sur elle de ranger un peu ce bazar, un brin de paille à la fois, parce que c’est quoi, cette organisation? Les humains en flanquent partout, ça ne va pas du tout. Elle a passé une bonne journée à redécorer le poulailler , et je dois reconnaitre que la différence est…inexistante. Mais elle en a l’air contente et ses petits camarades de chambrée aussi.

De toute façon, Millicent est débordée avec ce froid: non seulement elle doit réorganiser la paille, mais il faut aussi qu’elle explique aux autres, qui sont soit nouveau (Nestor), soit pas très futées (Imogene et Philomène) que les machins bizarres en caoutchouc que les humains mettent dans le poulailler ne sont pas des ennemis, mais des amis. Des amis très sympathiques même et chauds. Bref, nos poules ont des bouillottes pour la nuit, et il n’y a que Millicent qui se souvenait ou qui a compris à nouveau l’intérêt de dormir à côté. Heureusement, les autres impressionnés par la sagesse de Millicent, la suivent toujours, et le tas de plumes s’est déplacé au plus près du chaud. Ça leur plaît bien puisqu’ils ne sont pas pressés de sortir le matin. D’ailleurs, écœurée par le brouillard, Millicent est repartie se coucher aujourd’hui, jusqu’à ce que l’appel de la bouffe la fasse ressortir trois minutes après. Ça lui a permis d’ignorer totalement Nestor qui s’égosillait comme un possédé, devant un public admiratif constitué des autres poules, des canards et de Marcel le chat, qui essaie de s’incruster dans la bande.

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4 Responses to Poultry philosophy: Le froid

  1. Avatar de Inconnu Anonyme dit :

    La morale de la fin me fait toujours mourir de rire!
    Aurel

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  2. Avatar de Inconnu Anonyme dit :

    Chez moi c’est plutôt « Dès que vient l’été, j’entends le coq chanter… ». Vos morales philosophiques me font mourir de rire!
    Aurel

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  3. Avatar de Inconnu Anonyme dit :

    J’adore ce billet et la philosophie de Milicent 👍👍. Frédérique

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