Poultry Philosophy: l’envahissement


Les poules et les canards ont établi une entente cordiale dans la basse-cour, tout se passe très bien et chacun va picorer dans la mangeoire de l’autre dans l’indifférence générale. Les chats ne provoquent pas plus d’émoi quand ils passent, tout ce petit monde vit en bonne intelligence dans le jardin. C’est beau quand même, cette tolérance, ce vivre-ensemble, cette acceptation totale de l’autre et de ses différences: 2 pattes ou 4, des plumes ou des poils, des pieds palmés ou des serres crochues, peu importe. Canards et poules poussent même jusqu’à adopter les habitudes de l’autre, probablement par soucis d’intégration: Nestor le coq essaie de parler canard depuis toujours et Joséphine la cane veut à tout prix grimper dans le poulailler avec ses copines les poules. C’est admirable. Quelle leçon pour certains humains…ou pas.

L’intruse dans la haie

Cette merveilleuse cohésion a donné toute sa mesure quand une poule étrangère, probablement égarée, a pénétré l’air de rien, dans le jardin et s’est dirigée vers la mangeoire. Alors là, on ne rigole plus. C’est qui celle-là? Tolérance, mon œuf, oui! Les canards ont sonné l’alerte. Marcel, le chat, qui est un petit malin, est allé chercher les humains, et son devoir accompli , il s’est courageusement réfugié à l’intérieur du poulailler. Capucine, la chatte, a ouvert un demi œil indifférent et après avoir évalué la situation, s’est rendormie, mais stratégiquement: elle s’est posée pile où il fallait pour couper la fuite de l’intruse. Les poules se sont regroupées, en mode division blindée, bec en avant, derrière Nestor. Vas-y, toi qui fait ton malin, passe devant. Nestor, sûr de sa force et de la présence de ses humains à ses côtés, a bondi en battant énergiquement des ailes. C’était très impressionnant. L’intruse a logiquement pris peur et s’est mise à courir en rond comme une dératée, puisque je le rappelle, Capucine bouchait la retraite. Elle a fini par s’engouffrer dans la haie, poursuivie de loin par nos poules, pendant que Nestor criait victoire à nos pieds, accompagné des canards déchaînés vocalement, que Marcel passait la tête pour voir et que Capucine continuait sa sieste.

La tolérance dans la basse-cour a donc ses limites. Visiblement, les étrangers au jardin n’y sont pas forcément les bienvenus, surtout si ils s’en prennent à la bouffe.

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2 Responses to Poultry Philosophy: l’envahissement

  1. Avatar de Agdel Agdel dit :

    Si les miennes pouvaient en prendre de la graine : elles laissent des nuées de moineaux (et des pigeons) piller la mangeoire sans la moindre réaction. J’ai trouvé une parade en barrant la moitié supérieure de la porte par un panneau de moustiquaire. Résultat mitigé : quelques moineaux réussissaient encore à passer en volant au ras du sol, en revanche les poules ont été terrorisées au point de passer la journée à l’autre bout du jardin, refusant de s’approcher de ce truc bizarre. Il a fallu que je les attrape et les dépose à l’intérieur pour qu’elles mangent, puis que je remonte le rideau de 50 cm (qui fait du coup beaucoup moins barrage aux oiseaux). On n’est pas sortis de l’auberge…

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  2. Avatar de Inconnu Anonyme dit :

    Tellement drôle !
    Aurel

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