The chicken “great escape”


En principe, les poules rentrent toutes seules le soir, on devrait n’avoir qu’à fermer la trappe. Mais Philomène refuse, alors qu’elle sait très bien monter dans le poulailler pour aller pondre en journée. Manque de chance, elle commence à contaminer Millicent. On va donc tous les soirs « coucher les poules ». Ça se passe généralement plutôt bien: elles nous attendent en haut du jardin et nous font la causette jusqu’à leur poulailler. Les deux premières s’y installent sans être poussées, pendant que Philomène se pose à mes pieds, ailes déployées et attend que je la porte. Si on ne referme pas la trappe assez vite, elle en profite pour ressortir aussitôt et recommencer son manège. Ça a l’air de beaucoup l’amuser. Bref hier soir, on est allé coucher les poules, tranquillement, comme d’habitude. Sauf qu’il en manquait deux. Ah.

Après de longues minutes à courir partout dans le jardin comme des fous, on a fini par découvrir Millicent et Imogene sous la haie. Enfin, quand je dis haie…il s’agit d’une forêt impénétrable de conifères, plantés il y a un ou deux millénaires, au moins, c’est à dire que c’est épais. Très épais, ça fait bien quatre mètres de large (estimation de Maricheri , j’aurais dit plus. Ou alors en kilomètres?). C’est très bien, ça protège bien le jardin, mais c’est très peu accessible. La nuit commençant à tomber et les poules nous narguant sans bouger d’une plume, il fallait faire quelque chose. On a voulu faire participer Marcel : « vas y, vas chercher les poules! », mais il a refusé. Le traître. On a essayé d’attirer les emplumées avec des graines de maïs qu’elles adorent d’habitude, mais ça n’a intéressé que le chat. On a secoué des branches en espérant leur faire peur pour qu’elles détalent vers le jardin, mais elles ont à peine esquissé un sourire narquois devant nos efforts. Bon, qu’est ce qu’on fait? On n’y voit presque plus, ces abruties ne peuvent pas dormir dehors!

Marichéri, n’écoutant que son impatience courage a plongé au coeur des conifères, façon bulldozer. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’a pas écrasé les poules, contentes de voir arriver un compagnon de jeux. La mauvaise, c’est que les sapins aussi, ont voulu jouer avec lui, s’accrochant dans ses cheveux et son pull. Les poules ont pu apprendre tout un tas de nouveaux jurons bilingues, je suis sûre que ça leur a plu. Maricheri, empêtré dans sa forêt, a essayé de faire avancer les poules vers la sortie où j’attendais, façon footballeur américain s’apprêtant à recevoir le ballon, à moitié accroupie mais prête à bondir avec ma grâce légendaire de pachyderme ramolli et flanquée de Marcel, captivé par toute cette agitation. Taïaut, sus aux poules récalcitrantes! Ça a raté. Les poules se sont mises à courir dans la haie, en remontant tout le jardin. Ce qui est bien c’est que la haie devient de plus en plus impénétrable, mais creuse à l’intérieur, impossible pour les poules de s’échapper par là, mais impossible aussi pour Marichéri de ressortir. Après avoir maudit les poules sur plusieurs générations (je vais me méfier des prochains œufs), il a fini par s’extraire des arbres, avec plusieurs branches définitivement greffées dans la barbe, et a annoncé aux poules qu’elles allaient passer la nuit dehors et puis c’est tout.

C’est là que Millicent et Imogene sont ressorties, toutes pimpantes, et se sont gentiment dirigées vers le poulailler, cot. Poules 1-0 humains, mais clairement, la haie a triché.

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7 commentaires pour The chicken “great escape”

  1. ELLA dit :

    J’imagine très bien le visuel (et le sonore bilingue !)… merci pour ce drôlissime moment 😁

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  2. L’anecdote est hilarante pour nous qui n’y étions pas. Ah ces poules têtues !

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  3. Agdel dit :

    Ah, j’imagine la scène. Pour avoir essayé de « coucher » les poules certains soirs où elles décident d’attendre la nuit noire pour rentrer, je confirme qu’il est impossible de les convaincre, ce sont des têtes de mules ! Sauf… avec une croûte de fromage ou un bout de gras de jambon, mais encore faut-il qu’il fasse assez jour pour qu’elles voient l’appât. Comme on leur apporte toujours ces « friandises » dans un bol orange vif, il suffit maintenant de leur montrer ce bol (même vide) pour qu’elles se précipitent dans leur enclos, je sais, je suis machiavélique!

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  4. Cecile Puertas Drace dit :

    Oh j’imagine la scène
    Il faut visionner Chicken Run avec Maricheri
    Cela devrait vous plaire

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