Noël approche et on est bombardé de pubs diverses et (a)variées pour jouets et vêtements pour enfants. C’est donc le moment de ressortir une colère à propos de ces marques qui considèrent que les petits garçons sont des aventuriers intrépides, les filles des nunuches à fleur. Ça m’exaspère au plus haut point.

Pourquoi en 2022, de sombres communicants pensent encore que les garçons font du vélo pendant que les filles restent plantées sur le bord de la route comme des gourdes à les regarder passer, mais avec des fleurs dans les mains? Ils ont déjà rencontré des gamins, ces génies du marketing? Ils savent que des petits garçons cueillent des fleurs et que des petites filles dévalent des pentes raides à vélo? Et que trois minutes après, ils inversent. Et après, « on dirait qu’on serait des chevals et on ferait la course ». Pourquoi en 2022, les allées des magasins de jouets sont roses d’un côté, avec des répliques paillettées du parfait petit nécessaire de la boniche ménagère des années 50 et de l’autre, bleues avec des playmobils de chevaliers et des fusées ? Depuis quand un mini aspirateur, décoré d’une licorne ou pas, peut être considéré comme amusant? A part si on le fait bouffer par les oreilles à ses concepteurs, évidemment…Pourquoi les petits garçons ne peuvent pas avoir envie d’une poupée et de jouer au papa? Ou à la maman? Et pourquoi « jouer à la maman » consiste à faire semblant de faire le ménage et le repassage? Alors déjà, quitte à flanquer une serpillère dans les mains des enfants autant que ça serve à quelque chose et que ça fonctionne, pourquoi faire semblant de laver? Si c’est considéré comme un divertissement, imaginez à quel point ça peut être exaltant, pour ces chers petits, de laver vraiment! Sérieusement, il faut arrêter les jouets pour les filles et les jouets pour les garçons! Il faudrait que les publicitaires se mettent le joli diagramme en dessous, juste là, dans la tête. Déjà, ça aiderait probablement leurs vies sexuelles, puisqu’ils n’ont pas l’air d’avoir tout compris (ce qui peut expliquer leur nullité abyssale en marketing, c’est peut être par extension…), et ça éviterait de perpétuer des clichés sexistes nauséabonds.

Pour en revenir aux vêtements, un bébé de trois mois est un bébé de trois mois, fille ou garçon, il ou elle déborde aussi bien de sa couche dans un body qui l’incite à être un super-héros comme papa ou une fée niaise comme maman. Les gens qui pondent ce genre de truc n’ont jamais croisé de gamin, mais de parents non plus! Vous croyez que j’avais l’air d’une fée, à trois heures du mat, la choucroute en bataille, du vomi sur l’épaule et un bébé hurlant dans les bras pour la 52ieme nuit d’affilée? Sérieusement? Et si les mamans avaient vraiment des pouvoirs magiques, vous pensez qu’elles resteraient plantées là comme des truites asthmatiques à sourire bêtement sans rien faire, ou qu’elles en profiteraient pour vaporiser tous ces connards de publicitaires sexistes? Où est mon bazooka? Toujours dans les vêtements, un petit garçon de 10 ans peut aimer le rose et les licornes. Une petite fille de 10 ans peut vouloir devenir cosmonaute ou pilote de course. Un gosse et une gamine de 10 ans font du vélo, courent et grimpent aux arbres tout pareil. Pourquoi leurs vêtements devraient les conditionner, les restreindre dans leurs rêves, les censurer? Les garçons, faites des bêtises, c’est rigolo, les filles souriez sagement sans bouger…non mais WTF?
J’ai une fille qui aime toujours le rose, les paillettes, les licornes et les fées et un garçon qui voue une adoration béate aux pompiers et aux chevaliers et qui a demandé un punching ball au papa Noël. Mais elle est aussi championne de trampoline, elle casse régulièrement ses lunettes en faisant l’abrutie dans les arbres (à l’aide du trampoline…), elle veut être scientifique et lui détruit tous les massifs pour aller arracher avec délicatesse des fleurs et il pousse des cris de joie devant les bébés animaux trop mignons. J’ai les mêmes modèles en plus grands aussi. Le premier connard sexiste qui vient leur dire comment s’habiller en fonction non pas de leurs goûts ou de leur personnalité, mais de leur composition chromosomique, aura à faire à moi. A mon avis, ça le calmera, il ne risquera plus de pondre un t-shirt « sois une fée comme maman, sois belle, bête et tais-toi ». Vous croyez que l’idée du punching ball lui est venue comment, à Wizzboy?