Il faut se rendre à l’évidence, Wizzboy vieillit grandit. Il commence à avoir un âge où ses frères et sœurs étaient considérés comme des « grands », même si il reste le bébé de la famille. Parfois, ça l’énerve, il faut pas rigoler non plus, il va rentrer au CM1, c’est presque un ado, hein. D’autres fois, il en profite à fond: il sait très bien exploiter ses frères et sœurs en jouant au tout petit frère. Mais bon, il suit aussi les traces de son père, niveau taille (je rappelle que Maricheri fait 6m02). Wizzboy est un grand garçon, c’est officiel. Mais il a gardé son caractère, son énergie (ah, tous ces gens qui disaient qu’il allait se calmer en grandissant, j’en pleure de rire), et sa balle en mousse. C’est là qu’est le problème.

Depuis sa naissance (et même un peu avant), Wizzboy est très gâté par sa Tata F (quand les amis font partie de la famille…). Elle l’a couvert de cadeaux magnifiques, mais ce qu’il préfère depuis qu’il n’a que quelques mois, c’est une balle en mousse, qui appartenait au fils de TataF et qu’elle a été ravie de nous refiler sans que je comprenne pourquoi sur le moment. Maintenant je sais. Rhaaa. Cette balle en mousse a suivi Wizzboy en France. En fait, elle le suit partout, depuis des années donc. Elle est dans un état pitoyable, mais il l’adore. Attention, ce n’est pas son doudou, il s’en sert exclusivement pour jouer au foot. Dans toute la maison. A n’importe quelle heure et en hurlant sa joie. C’est épuisant. Cette fichue balle en mousse nous pourrit la vie depuis des années.
Quand on est réveillé en sursaut, à 5 heures du mat, dans le vacarme d’une attaque d’éléphants hystériques ? C’est Wizzboy qui déplace ses meubles pour mieux jouer au foot dans sa chambre, avec sa balle en mousse, et on dirait que les buts, c’est ma cheminée. Quand on est au salon et qu’on craint soudainement, au bruit, d’être englouti par les chutes du Niagara qui ont été détournées dans l’escalier? C’est Wizzboy qui court derrière la balle à mousse parce qu’il a raté son contrôle. Quand un très joli petit vase blanc se suicide spontanément, entraînant avec lui d’autres bibelots dans un tremblement de terre localisé exclusivement au premier étage de notre maison ? C’est encore la balle en mousse. Quand une meute de loups hurle à la mort en mode ultrasons? C’est Wizzboy qui a perdu sa balle en mousse. Quand un avion franchit le mur du son puis se met à pleurer dans la chambre de Wizzboy? C’est lui qui a repéré la balle en mousse sur l’armoire et a tenté de l’atteindre en grimpant sur le baby foot pour sauter sur le dessus de la cheminée en espérant voler de là jusqu’au ballon. Qu’il va falloir cacher ailleurs donc. Quand une tornade détruit le bureau? C’est Wizzboy qui retourne tout parce qu’il sait que c’est son père qui a confisqué le ballon en mousse. Il ne peut pas vivre sans. Rhaaa.
Wizzboy grandit. C’est à dire qu’il sait très bien comment récupérer son ballon en mousse, en jouant sur les sentiments: on ne peut pas lui prendre, c’est toute son enfance (il a entendu les grands le dire). C’est sentimental, ça lui rappelle l’Angleterre, son pays de naissance (ben voyons, alors qu’il refuse de parler anglais maintenant, parce que c’est « trop nul »). De toute façon, c’est un cadeau de sa Tata F, on ne peut pas le confisquer. Et ça marche. Bref, Wizzboy devient un grand négociateur, qui a toujours son jouet de bébé préféré. Et il continue à nous casser les oreilles (et les vases) avec.
C’est sacrement solide ces balles en mousse! Damned!
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