George, Saint George


Voilà que j’ai oublié la Saint George (sans S), la fête non chômée de l’Angleterre, le 23 avril, quand les connards alcoolisés, racistes bouffis, apprentis nazis, nationalistes anglais affichent leur fierté patriotique antimigrants et anti-tout-ce-qui-n’est-pas-protestant en célébrant un turco-syrien collabo qui n’a jamais posé un orteil dans le pays et qui est aussi le patron de la Géorgie, de l’Éthiopie, de la Lithuanie et de tout un tas d’autres pays dont les ressortissants ne seraient pas du tout accueillis à bras ouvert par ses adorateurs anglais. Je sens que je m’emporte…

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George est un patron de l’Angleterre depuis 1348. Il faut bien s’occuper après la mort, quand on est saint, c’est long quand même, l’éternité. À partir de 1415, le 23 avril devient même un jour férié quand George est proclamé saint patron de l’Angleterre par Henry V, tout content d’avoir gagné à Azincourt et qui voulait marquer le coup à peu de frais. De là à dire que c’est grâce aux français que Saint George a eu cette promotion flatteuse, il n’y a qu’un pas. La coutume voulait qu’on organise des grands banquets et qu’on s’empiffre comme des petits fous. Mais bon, à part avoir lamentablement échoué à domestiquer un dragon, qu’à fait George pour mériter autant d’honneurs? Ce grand héros anglais venait donc de Cappadoce. Comme il n’y avait pas grand chose à faire à cette époque pour un ado en Turquie (en 280… à peu près, l’état civil était confus), il s’ennuyait ferme. A tel point qu’il s’est enrôlé dans la légion romaine, qui était un peu le club med de l’époque. Je veux dire que les romains avaient des villages camps tout autour de la méditerranée. Après des péripéties diverses, notre brave George s’est retrouvé tribunus militus, ce qui n’a rien à voir avec une maladie de peau, mais équivaut au rang de colonel. Mais il a soudainement gâché sa carrière militaire en se convertissant au christianisme et en essayant de protéger ses petits amis des supplices infligés par les romains, ce qui était très mal vu, un peu comme si un boucher devenait végétarien. Pour faire court, il a fini décapité en 303 (non, je n’ai pas honte…). Vous me direz, et pourquoi avoir choisi George comme patron de l’Angleterre?

Il semblerait que des touristes croisés anglais en vadrouille dans la région aient été suffisamment impressionnés par la légende de Saint George pour la ramener dans leurs bagages. Ça change du choléra ou de la lèpre, comme souvenir des croisades. Aujourd’hui, St George est aussi connu comme patron des scouts et assimilés, c’est moins classe. D’ailleurs, les élèves qui font parti d’un groupe de scouts pour les garçons, ou de brownies et girls guides pour les filles (c’est une institution moderne et dynamique, on ne mélange pas, si jamais ces chères petites têtes blondes allaient penser à mal) peuvent venir en classe avec leurs uniformes plutôt que celui de l’école pour l’occasion. C’est charmant, les garçons sont en vert sapin, probablement pour se camoufler dans la campagne pendant les feux de camps, et les filles en marron boueux et jaune poussin, c’est un pur régal pour les yeux. On se demande bien en quoi on a voulu les camoufler, les pauvres gosses. Mais je m’égare.

Apparement, les anglais sont sensés porter une rose rouge à la boutonnière, comme les irlandais avec un trèfle pour la St Patrick…je n’en ai jamais vu un seul le faire. Il faut dire aussi que depuis Henry VIII et ses problèmes conjugaux, c’est mal vu dans la protestante Angleterre de célébrer un saint, comme le premier catholique venu. Les anglais ont aussi arrêté de fêter la St George après la création du Royaume-Uni, ça faisait désordre…enfin bref, George s’étiolait et puis paf, le brexit est arrivé et il est redevenu l’idole de hordes beuglantes de nazillons rassis qui n’ont strictement aucune idée qu’au nom de la pureté de l’Angleterre, ils célèbrent un turco-syrien. Ces sobres fachos analphabètes ne se sont même pas rendu compte du message pro réfugiés et pro diversité affiché sur leur t-shirt célébrant St George (c’est sur la photo, tout là haut). J’en ris encore

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