C’est les vacances, certes, mais il faut déjà penser à la rentrée des classes, et donc aux uniformes. Et oui, les petits anglais ne vont pas à l’école dans n’importe quelle tenue dépareillée comme le premier français venu. Dès 4 ans, c’est l’école primaire, avec son uniforme. Certaines écoles privées poussent le vice jusqu’à imposer casquettes pour les garçons et chapeaux à ruban pour les filles. Ça a un petit côté Heidi va à l’école complètement dépassé. Mais dans l’ensemble, on s’en tire avec le pull à écusson de l’école, avec l’inscription confuse en latin plus ou moins correct, du style travail, devoirs, effort et autre blabla. Les scouts n’ont rien inventé! Les garçons ont droit aux pantalons gris ou noir, avec parfois un bermuda pour l’été. Mais c’est rare. Un jeune anglais aux talents politiques précoces a gagné une notoriété nationale en se rendant à l’école en jupe pour protester contre le règlement de l’école qui l’obligeait à porter des pantalons en pleine canicule, alors que ses petites camarades pouvaient mettre des robes plus légères. En suivant ce règlement à la lettre, il risquait d’être collé en venant en short, mais pas en portant une jupe! Il paraît qu’il se voit bien premier ministre un jour…un de mes enfants fait aussi de la subversion, mais en plus discret: il met toujours deux chaussettes de couleurs différentes sous son pantalon. Avec ses chaussures noires d’école, ça passe relativement inaperçu. Car il y a aussi les chaussures, noires donc, été comme hiver. Les filles s’en tirent plus facilement, la robe chasuble, toujours pour le côté Heidi, figure parmi les classiques.

Au collège, en Secondary School, ça se complique. La cravate est obligatoire, de même que le blazer, pour filles et garçons. Pour les filles, on ne plaisante pas avec la longueur des jupes d’uniforme non plus. Il ne faudrait quand même pas montrer ses genoux…bon d’accord, elles remontent leurs jupes en les roulant à la taille, du coup on voit très bien leurs genoux, et on a aussi l’impression qu’elles sont toutes boudinées. Ce n’est pas forcement une réussite esthétique. Il y a aussi bien sur la tenue de sport, avec écusson brodé jusque sur les chaussettes. Si votre enfant présente une aptitude quelconque pour un sport, il ou elle encourt le risque de se voir sélectionner dans l’équipe de son école. Les polos de rugby notamment sont hors de prix, surtout qu’ils ont une durée de vie limitée. C’est quand on voir revenir son héros du ballon ovale avec un polo couvert de boue, l’écusson arraché, la manche gauche en garrot sous le genou droit, une seule chaussette, mais arrachée tel un trophée à un adversaire, que l’on comprend à quel point c’est un sport de contact. On comprend aussi que ça va nous coûter cher!

Pour des français, ces cours de récréations où tous sont habillés à l’identique sont assez surprenantes, voire angoissantes. Notre premier rentrée, notre aîné très fier de sa belle cravate grise sur son polo rouge, du haut de ses 4 ans et demi, a été terrifié en arrivant à l’école parce que tous les enfants étaient habillés comme lui. On s’y fait, et si le pull d’uniforme est bleu, dans les petites classes, ça fait un peu village des schtroumpfs. Dans les écoles qui ont opté pour le vert, on des cours qui font vaguement sapinières enchantées ( les sapins, pardon, les enfants bougent tout le temps!). Par contre, le rouge n’est pas génial, on attrape vite mal à la tête devant un troupeau de gros points rouges sautillant partout.

Et quand, pour une bonne cause, on a un non uniforme Day, en habit civil, c’est la fête!