Les joies de la rentrée scolaire…ou pas.


Bon, j’ai fait la maligne hier, à ne pas parler de la rentrée, mais on ne va pas y couper aujourd’hui…parce que la rentrée, c’est plein de contrariétés, pour les parents! Alors quand on vient d’un autre pays, l’Angleterre, où on n’a jamais entendu parler de liste de fournitures (tout est donné par l’école, gratuitement…enfin, on se comprend, c’est payé par les impôts évidemment) et où personne ne nous demande de remplir 2532819 fois le même formulaire B12 en vert, c’est encore plus rébarbatif.

Déjà début juin, j’avais commandé les packs fournitures scolaires directement aux établissements de mes enfants, c’était bien expliqué, il y a tout, on est tranquille. Fin juin, on a quand même reçu une deuxième liste de fournitures indispensables à acheter pour la rentrée, sans qu’on sache pourquoi elles n’étaient pas comprises dans le pack. Un oubli malencontreux de l’administation probablement…Mais cette fois, c’est sûr, on peut être tranquille, il y a tout. Et donc, on récupère des gamins hier soir, dont certains ont cours le mercredi : « maman, il y a une liste de fournitures, c’est pour demain 8h. » Mais bien sûr. Qui n’a jamais rêvé de se retrouver dans un supermarché bondé, à 17h30, peuplé de parents hagards et d’enfants hystériques à la recherche d’un mystérieux cahier bleu ceruléum, grands carreaux petits, 83 pages et demie, relié avec des crins de licorne ailée alizarine (c’est une couleur) et format 3,88 inches par ➰➿ pouces? Alors soyons clairs, j’ai enseigné et je compatis avec les instits et les profs qui n’avaient pas envie de rentrer. Mais là, ils se fichent du monde, non? Sérieusement, en quoi la couleur de la pochette plastifiée à rabat vertical va influencer sur la scolarité de mes enfants? Une pochette verte et c’est le bac mention très bien assuré, une pochette bleue et c’est l’échec scolaire, la déchéance, et une haleine fétide, c’est ça? Vous allez me dire, c’est plus pratique pour les enseignants de dire : « prenez votre pochette bleue » pour être sûr que tous les élèves prennent la bonne…ben non, je ne vois pas en quoi c’est plus difficile que « prenez votre pochette de géométrie ». A priori, arrivés en seconde, les gamins savent reconnaître les mots autant que les couleurs ou alors c’est qu’ils n’ont rien à faire là, et dans ce cas, je doute que le format des cahiers y change quoi que ce soit.

Mais il n’y a pas que la liste des fournitures, dont la quête fait passer celle du seigneur des anneaux pour une petite promenade de santé, non, il y a aussi les formulaires administratifs. Ceux qu’on a déjà rempli 3449201 fois. Au cas où on aurait soudainement changé la date de naissance ou le deuxième prénom de notre gamin, comme ça, pendant l’été. C’est pas comme si je n’avais pas rempli ces mêmes formulaires à chaque rentrée et sortie (pour la réinscription) scolaire depuis qu’on est en France. Il n’est jamais venu à l’idée de personne que ça irait plus vite pour tout le monde si on avait la possibilité de juste cocher « inchangé » ? Parce qu’en Angleterre, on peut et ça n’a pas mis le système scolaire à terre. Alors que là, j’ai dû recopier 4 fois notre adresse sur le recto d’un seul formulaire: adresse de l’élève, adresse de correspondance, adresse du père, adresse de la mère. Je sais bien qu’il y a des familles recomposées, mais si ni l’élève, ni le père, ni la mère ne vit à l’adresse de correspondance, il n’y a pas comme un problème? L’instit compte correspondre avec qui exactement, la grande tante Ursule? Un voisin? Un type au hasard? Et déjà, pourquoi l’instit veut notre adresse? Il n’y a pas de protection des données personnelles en France? C’est normal que notre vie se balade n’importe où sur des feuilles volantes en 25 exemplaires? En Angleterre, on ne rigole pas avec la confidentialité. Un enseignant ne se permettrait jamais ce genre d’inquisition, ça ne lui viendrait même pas à l’idée. Je n’ai jamais su autre chose de mes élèves que leur nom, leur date de naissance et les informations médicales si nécessaires, qui m’étaient partagées par l’administration scolaire, pas par les parents. Ça ne m’a jamais empêché d’expliquer à mes élèves comment dire « hello » en français de ne pas connaître le lieu de travail de leurs parents. Au contraire, je trouve même que ça aide à ne pas faire de différence entre les élèves, à ne pas les classer mentalement dans une catégorie sociale.

Mais bon clairement, la plus grande contrariété de la rentrée, c’est le son strident et franchement narquois du réveil à des heures inconnues depuis des mois. Beuh…

Cet article, publié dans vie de famille, est tagué , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

14 commentaires pour Les joies de la rentrée scolaire…ou pas.

  1. nannie06 dit :

    Oui, cette curiosité maladive pour la profession des parents, c’est insupportable, et ça a toujours été !

    Aimé par 1 personne

  2. Axelle dit :

    Ça, j’avoue que c’est un truc franchement nul de l’EN !

    Aimé par 1 personne

  3. Sarah Leveaux Martin dit :

    Oh combien je partage cette stupéfaction de remplir inlassablement, pour des enfants de la même famille, dans le même établissement, et ce pendant 4 ans pour le collège, les mêmes infos et en plus en double pour le père et la mère…pour les professions, un joyeux trait, allez hop! Téléphone, un seul ça ira, pour la mère voir le père, et tout ça avec une délicieuse écriture de chat…non mais! 🙂

    Aimé par 1 personne

    • pomdepin dit :

      J’ai osé mettre idem une fois, ça a déplu…

      Aimé par 1 personne

      • Suzanne dit :

        Je le fais systématiquement. Voire j’indique, quand le formulaire pour la cantine me demande nos dates et lieux de naissance « quel rapport avec les repas de notre fils ? »
        C’est la partie la plus énervante de la rentrée. Surtout qu’en général toutes ces démarches ont déjà été effectuées en ligne…

        J’aime

  4. Les informations intrusives sur la vie des parents, des frères et soeurs, le métier, la vie, etc. C’est une forme de violation de notre vie privée. Ils n’ont pas à savoir. L’année dernière en Master on nous a demandé ces informations et le prof voulait savoir pertinemment si nous étions boursiers ou non… Comme si ça allait changer quoi que ce soit…

    J’aime

  5. J’avoue que j’ai pratiqué le « idem » de nombreuses fois et on ne m’a jamais rien dit.
    Là où sont les enfants maintenant, c’est tout récupéré d’une année à l’autre et en début d’année, on nous passe une fiche pré-remplie et demandant de corriger en rouge si ça a changé et de signer pour valider qu’on a bien vérifié. C’est quand même drôlement plus simple…. Et les infos collectées sont assez minimales (essentiellement adresse et n° de tél).
    (quant à la collecte et le stockage de données personnelles, ce n’est pas interdit en France mais, et c’est important, on doit savoir dans quel but nos données sont collectées et pouvoir les faire supprimer si elles ne sont pas indispensables… Maintenant, le ministère de l’éducation nationale et celui de l’enseignement supérieur collectent beaucoup de données dans le cadre de leurs enquêtes et par exemple la CSP des parents est utilisée à des fins statistiques pour analyser les résultats des élèves et des étudiants)

    J’aime

    • pomdepin dit :

      Quand ce sont les profs qui demandent pour leurs fiches perso, je ne suis pas sûre que ça soit très permis. En UK, on risquerait gros à faire ça! Le pire, c’est qu’on a dû faire les réinscriptions en ligne cette année, confinement oblige et que le secrétariat s’est excusé d’en demander autant en expliquant que c’était pour mettre en place leur nouveau système et qu’il n’y aurait plus besoin de remplir tout ça par la suite. C’est raté ou alors il y a eu un bug informatique (j’ai comme un doute!).

      Aimé par 1 personne

  6. carrie4myself dit :

    Et du coup lors de l’inscription des gamins a l’agence, les parents en mettent des tonnes aussi meme si l’agence ne leur demande pas! LOL
    Courage et… bonne rentree 😉

    J’aime

Laisser un commentaire