The queen of (dis)organisation II


C’est encore les vacances scolaires, je suis débordée avec des enfants partout (il paraît que c’est les miens), des activités dans lesquelles je me suis lancée par hasard mais que je dois absolument finir, et même un vague projet (je vous raconterai). Enfin bref, je n’ai pas une minute. C’est épuisant. Du coup je ressors un billet pour vous expliquer dans quel état de stress j’arrive me mettre toute seule. Et encore, c’était avant le brexit. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner pour mes nerfs…


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En vrai, je suis une grande stressée. Je m’inquiète pour tout, tout le temps. Quand tout va bien (c’est rare, mais il y a vraiment des jours où honnêtement, même en cherchant bien, je ne trouve pas de motif d’inquiétude valable-enfin ça, c’était avant, avant le brexit. Depuis j’ai des motifs d’inquiétude valables quotidiennement), c’est pire: si tout va si bien, c’est forcément suspect, ça veut dire qu’une immense catastrophe se prépare. J’oblige les deux grands à me téléphoner tous les matins pour dire qu’ils sont bien arrivés à l’école, Marichéri y a droit aussi. C’est encore pire avec lui, le soir, il m’appelle pour me dire quel train il prend, comme ça je sais quand il doit arriver à la maison, à la minute près. A 30 secondes de retard, je commence à paniquer, à cinq minutes, je suis en pleine crise de nerf et j’appelle les pompiers (on ne rit pas, c’est du vécu). Comme j’ai une imagination débordante, la moindre petite contrariété dans ma routine me plonge dans des délires gores: si une des filles perd un gant (pardon, quand une des filles perd un gant), je me demande si elle ne se fait pas racketer à l’école (on ne dira jamais assez les méfaits du traffic clandestin de gants d’enfant). Si L’Ado se trompe de bus et se met en retard, j’imagine de suite mon bébé (si, c’est mon bébé, même si il est plus grand que moi) victime d’une agression, dans un bain de sang appelant sa maman…j’arrête, je vais me trouver mal et lui téléphoner en plein cours, pour vérifier que tout va bien.

Je voudrais que tout soit planifié, organisé, encadré, que tout roule. Je fais des listes, de celles des courses pour les repas (c’est vraiment organisé, avec menus hebdomadaires, tout est prévu de la moindre carotte au plus petit paquet de cookies) à celles des fêtes d’anniversaires. J’ai des inventaires précis et à jour des vêtements des enfants, de ce qu’il faut acheter, donner ou jeter. J’ai un classement digne d’une bibliothèque professionnelle (coucou Fedo!) pour mes livres. J’ai un planning pour les achats de Noël qui commence en juillet. J’ai plusieurs agendas papiers (un pour les enfants, un pour moi, un pour la famille), sans compter celui de mon téléphone. J’ai des jolis classeurs (avec des petits cœurs bleus, faut pas pousser non plus) tous bien rangés pour mes cours, pour être prête plus d’un semestre à l’avance dans le planning des photocopies…bref, je rêve d’être la reine de l’organisation, non pas pour ennuyer mon entourage avec mes manies de grande malade (L’Ado raconte vraiment n’importe quoi) mais pour m’éviter de stresser encore plus. Sauf que…

Sauf que, je perds régulièrement mes listes, mes agendas et mes inventaires. Ou j’oublie de les regarder. Sauf que c’est prouvé, je ne travaille bien que sous pression, si. C’est donc pour préserver la qualité de mon enseignement qu’il m’arrive de préparer mon cours une heure avant de partir à l’école, en ayant procrastiné tout le week end, et stressé parce que je ne sais pas quoi faire pour rendre les conjugaisons françaises fun. Sauf que j’ai bien une liste longue comme le bras de Marichéri (c’est à dire beaucoup plus longue que mon bras) de trucs à faire dans la maison, je me ronge les sangs parce que ce n’est pas fait, mais je suis écroulée sur mon canapé à tapoter ma petite vie sur le blog. Et que je ne pense pas me bouger dans un avenir proche. Ce qui me stresse, d’ailleurs.

Sauf que tous les événements importants de ma vie arrivent toujours par hasard. On n’a pas décidé de la date de notre mariage, c’est l’ambassade de France qui nous l’a imposé. Débrouillez-vous. C’était une joyeuse improvisation. On n’a jamais pris la décision de faire un bébé (enfin si, on voyait ça vers trente ans, cet âge canonique, ahaha). Les cinq sont tous arrivés par surprise, coucou! Je n’ai jamais fait de plan de naissance ou toute cette sorte de choses. On a toujours déménagé par hasard. On s’est retrouvé en Angleterre après avoir consciencieusement préparer notre départ pour une destination complètement différente (pourtant, j’avais fait de très jolies listes). Je n’ai rien organisé du tout, on a débarqué comme ça, hop! Et le pire, c’est que ça me plait. Je le vis très bien. Si demain, Marichéri m’annonce qu’on part s’installer en Uzbekistan à la fin de la semaine, je serais ravie, et je retournerais tranquillement m’installer sur le canapé avec ma tablette pour vous en parler. Par contre, si les horaires de bus changent, ça me met dans des angoisses monstres. Je suis obligée de faire des tableaux statistiques pour établir les meilleurs trajets.

Marichéri qui est merveilleux, non seulement me supporte, mais il trouve ça charmant (la plupart du temps…). Pourtant, je me demande si L’Ado n’a pas raison, je dois être une grande malade. Je sens que ça va me stresser.

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26 commentaires pour The queen of (dis)organisation II

  1. anne35blog dit :

    non pas une grande malade, mais sûrement une petite rigolote…

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  2. aurel dit :

    Moi, j’adore le coup des enfants qui arrivent par surprise…parceque je connais bien…et que c’est à chaque fois une bonne surprise, non?

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  3. juneandcie dit :

    Si tu savais comme on se ressemble ma pauvre ! XD

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  4. froggymums dit :

    tu me fait rire lol et dire qu’il est 19h30 et que je ne sais toujours pas ce qu’on va manger mdr

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    • pomdepin dit :

      Je ne peux pas me le permettre avec ma bande d’affamés! J’en avais tellement marre d’entendre « qu’est ce qu’on mange » toute la journée, j’ai mis un tableau dans la cuisine pour mettre le menu. Comme au Resto.

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  5. carrie4myself dit :

    Es tu arrivee a te relaxer alors a Rome ou vous étiez tous ensemble, sans train, sans école, agenda a porter de main?….
    Courage car tu vas t’épuiser pour rien!!!
    xoxo

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  6. zenopia dit :

    Ah ben voilà, je n’arrête pas de dire que l’Ouzbékistan c’est très bien… mais tout le monde semble vouloir me mettre des bâtons dans les roues… Gros bisous Pom’ ❤

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  7. Moi aussi je suis un peu une stressee de l’organisation et avec l’age ca ne s’arrange pas! 🙂

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  8. doublerose dit :

    Drôle comme je me retrouve. Moi et mes « menus de la semaine » jamais suivi parce qu’on « a pas envie de manger des quenelles-riz ce soir » ou encore mes listes de courses que j’oublie à la maison quand je pars en course. Ou mes listes de « choses à faire à la maison » qui ne seront jamais faites car c’était déjà angoissant d’écrire la liste!

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  9. linemourey dit :

    Ce petit article m’a fait rire ! Je retrouve beaucoup de maman dedans 😉
    https://la-parenthese-psy.com/

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  10. Je crois que c’est une maladie bien plus rependue que ce que l’on croit. Je reconnais avoir quelques symptômes…

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  11. Koalisa dit :

    Moi qui me croyais stressée, je suis super cool en fait ! 😀

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  12. Rose Coton dit :

    Ce n’est pas vouloir tout organiser, c’est vouloir tout maîtriser. Une fois que c’est mis dans une petite liste (moi aussi j’aime faire des lites), dans un agenda (il ne me quitte jamais et j’achète mes sacs à main en fonction de sa taille !), peu importe de les suive ou pas, c’est « maîtriser » (et rassurant).

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