Thursday Thunder: school stereotype


J’ai parlé l’autre jour (j’ai la flemme d’aller vérifier quand…) de PrincesseChipie qui est gifted, douée à l’école, particulièrement en math. Elle adore ça. Comparativement, elle est moins impressionnante en literacy, en anglais mais c’est très relatif. Et donc on a régulièrement droit à : heureusement qu’elle est bonne en anglais aussi, elle ne sera pas obligée de faire des maths plus tard. Pardon? Ben oui, elle pourra faire autre chose que des maths au 6th form, au lycée et après. Non mais ça va pas? Pourquoi elle ne ferait pas des maths? C’est quoi ce sexisme?


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Le pire c’est que ça vient généralement des enseignants eux-mêmes. Ça a commencé dans l’ancienne école avec PrincesseDiva. On s’inquiétait un peu parce que la pauvre gamine n’avait strictement aucune logique, alors que ses frères montraient déjà des facilités pour les maths dès le plus jeune âge (c’était une ruse dans le cas de L’Ado, ça lui est très vite passé). Réponse de l’institutrice (j’insiste, une institutrice): c’est normal, c’est une fille! Elle n’a pas besoin d’être douée en maths. Wtf?!? Parce que c’est une fille, c’est pas grave si elle ne sait pas compter jusqu’à 10 et vous n’allez pas faire l’effort de lui apprendre? Et les garçons, vous refusez aussi de leur apprendre à lire et écrire, parce qu’ils n’ont pas besoin d’être littéraires? Non mais ça va pas! Vous feriez mieux de changer de métier de suite, espèce de sexiste dégénérée. Je ne sais pas moi, un truc plus dans vos cordes, paillasson pour club de gentlemen ou peut être dame pipi au Miurfield Golf, qui refuse toujours d’accepter sur ses Greens des joueuses…en plus c’est pratique, pas besoin de savoir compter. Avec PrincesseChipie forcément, on est passé à la vitesse supérieure. Pas de soucis, elle s’en sort bien partout, elle aura le choix, ne vous inquiétez pas. Euh…je ne m’inquiète pas. Non, mais, elle est impressionnante en math d’accord, mais elle s’en sort très bien en anglais, elle n’aura pas besoin d’être matheuse toute sa scolarité. Aaaaargh! Mais si elle veut faire des maths, elle? 

C’est affolant. J’ai fait un bac C, je ne sais pas du tout comment ça s’appelle  maintenant, c’était math et physique. On était 3 filles. Je pensais bêtement que les choses avaient évoluées depuis. C’est vrai que L’Ado a fait langues et littérature au 6th form, au lycée, et que c’était un chouïa plus féminin que masculin, mais pas de beaucoup. Je pensais bêtement qu’il devait y avoir plein de filles en maths et sciences maintenant, on n’est plus au moyen âge (je n’ai pas dit que j’étais au lycée il y a des siècles, c’est une image). Mais bon, j’ai vérifié par acquis de conscience. C’est raté. Visiblement, ça passe encore au lycée, toutes options confondues, on trouve 40% de filles dans les sections maths et sciences en Angleterre. Ça pourrait être mieux, mais au moins, il n’y a pas que trois égarées qui passent pour de dangereuses illuminées à être meilleures en maths que les garçons, (je ne dirais rien sur la physique… j’ai toujours pensé que c’est malsain d’accrocher un ressort à un aimant en faisant des ondes devant une lampe ou un truc comme ça. De toutes façons, le prof n’était forcément qu’un triste pervert qui n’avait pas d’autres joies dans la vie que de terroriser de malheureuses molécules innocentes. Je sens que je m’éloigne du sujet…). Par contre, ça dégénère à l’université, où on ne trouve plus que 32 % de filles en science, math et technologie. Et c’est encore pire après, les femmes n’occupent que 12,8% des emplois dans ces filières…Ben, elles sont parties où les 40% du lycée, elles se sont évaporées? Ou elles sont tombées sur des connards sexites enseignants bien intentionnés qui leur ont dit que c’était pas grave d’aimer mes maths, elles pouvaient autre chose quand même. 

Enfin bref, le prochain instit qui me dit que les filles n’ont pas besoin de faire des maths, même si elles aiment ça, et qu’elles peuvent très bien faire littérature quand même, je vais lui montrer à quel point je peux effectivement être douce et féminine avec des mots. En jurant comme un charretier. PrincesseChipie a largement le temps de se décider, mais ça sera selon ce qu’elle veut faire, pas à cause de clichés sexistes débiles. 

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54 commentaires pour Thursday Thunder: school stereotype

  1. carrie4myself dit :

    « je n’ai pas dit que j’étais au lycée il y a des siècles, c’est une image » ah bon?!…..🤔​😌​🙃​
    A la fac j’ai eu autant de filles que de garçons a Versailles et Paris, idem a L’pool et au taf… en GB, a un moment on s’est meme regarde car il y avait dans le groupe plus de filles que de gars!
    Je precise : R&D dans une entreprise fabriquant des pieces destinées …a l’automobile!
    Arghhhh mais c’est pas vrai d’avoir de telles préjugés! Et Martine est une matheuse ils ne connaissent pas?!!! 😡​

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  2. Bon, bah, t’as encore réussi : colère partagée ! Faut dire que c’est un sujet qui me tiens bien à coeur. J’étais plutôt matheuse à l’école, alors des remarques sexistes j’en ai eu pendant des années. Et comme je dois avoir un léger esprit de contradiction, j’ai décidé de persévérer là où on m’attend pas : aujourd’hui je bosse sur chantier !

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  3. Joëlle dit :

    Un instituteur avait prédit que ma fille bilingue allait forcément étudier des langues étrangères. Eh bien elle fait des études en biochimie (avec un « minor in math », justement) aux Etats-Unis! Fait surprenant, rassurant j’espère: dans ses cours il y a beaucoup plus de filles que de garçons. « Normal », dit ma Moitié, « ce genre d’études demande plus de boulot donc les paresseux sont écartés d’office! » Il est pas chouette son papa? D’ailleurs il l’a toujours encouragée à faire ce qu’elle aimait. Ta fille aussi fera ce qu’elle voudra, car rentrée de l’école c’est vous qu’elle écoute. Quel âge, l’instit? Ne me dis pas qu’elle est jeune…

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  4. axelle57 dit :

    Oui, les clichés ont la peau dure, en France c’est encore tout pareil…

    C est devenu S avec différentes abréviations derrière selon que tu est plus maths/physique ou maths/svt ou encore d’autres trucs. Mais je ne suis pas trop parce que pour le moment, j’ai une bande de littéraires… Ça n’a pas empêché deux d’entre eux d’aller en IUT informatique puis en école d’ingénieur web desing pour l’un, informatique pure pour l’autre. Et de scrabouiller allègrement ceux qui étaient issus de S (N°2, major de promo sur ses 2 ans d’IUT, ça le fait quand même ^^)

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  5. Agdel dit :

    J’ai fait un bac C aussi : ça s’appelle S maintenant. Alors, ici, je trouve que c’est plus tordu encore : les filles bonnes en maths s’orientent vers médecine ou biologie (80 % de filles dans la fac de médecine près de chez nous !), les garçons matheux vont vers… les écoles de commerce. Et plus personne n’est poussé vers les carrières scientifiques, les écoles d’ingénieurs ont du mal à recruter (enfin, tout est relatif, évidemment, la sélection reste rude)

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    • pomdepin dit :

      J’ai fait une école de commerce, en passant par la prépa…on était pas mal de filles. Mais ça commence à dater!

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    • Patricia NICOLE dit :

      Oui c’est tout pareil en France. J’ai fait un bac E il y a longtemps :-).On était 2 filles.
      Je suis maintenant ingénieur dans un grand groupe de télécoms ( pas le vert , l’autre 🙂 ) et nous sommes 2 femmes sur 20 dans l’équipe support. Ce n’est pas un pb liée à la boite qui fait d’ailleurs ce qu’il faut pour féminiser ses équipes mais tout simplement un pb de recrutement. Je suis maître d’apprentissage et donc en contact avec les écoles d’ingénieurs et il y a quasiment pas de filles. Mais où sont elles?

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      • pomdepin dit :

        On se demande…comment en Angleterre on passe de 40% de filles en sciences au lycée, à 12,8 % qui trainaillent dans ces filières ensuite? C’est rageant.

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  6. Donc, avec les critères de ces instits, j’ai dû complètement louper ma vie puisque j’ai fait des études de maths et que j’occupe un poste d’ingénieur (en schématisant, hein !)…
    Samedi dernier, j’étais à des portes ouvertes d’écoles d’ingénieur avec Mr 1er, la responsable qui animait la conférence a donné des chiffres : en gros, tu as 50% de filles en bac S (=cumul des ex bac C/D/E), quasi 30 % en école d’ingé (youhou : ça a progressé : de mon temps, c’était plutôt 20 %), et à peine 20% de femmes ingé en activité ! Bonjour la déperdition ! Et la conférencière de conclure en s’adressant aux garçons qui étaient présents en leur signifiant qu’il y avait de fortes chances qu’ils rencontrent leur partenaire pendant leurs études, qu’elle aurait le même diplôme qu’eux, qu’ils auraient des enfants à 2 et que donc, il n’y avait absolument aucune raison logique que cela pèse plus sur la carrière de madame que sur la leur… Je crois que j’aurais pu l’embrasser cette femme !!!
    (et pour mémoire, en prépa, un prof de maths devenu ensuite « grand chef » à l’Educ Nat, le genre qui fait et défait les programmes, m’avait dit que ça ne servait à rien que je m’inquiète de l’algèbre, que je ferais mieux de m’intéresser à la géométrie, que ça me servirait pour le CAPES et l’agreg vu que les filles de toutes façons, elles finissent toutes par passer un concours de l’enseignement pour pouvoir s’occuper de leurs mômes !!!!! j’avais pas 20 ans, mais ça m’avait choquée.. sauf qu’à l’époque, j’avais rien osé dire ! )
    Bref faudrait pas qu’il y ait un instit ou un prof pour venir me dire que Melle 3e ne peut pas choisir de faire des sciences si elle en a envie, tiens !

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    • pomdepin dit :

      Oh, que c’est pénible! En prépa hec pour moi, on préparait les filles, et uniquement les filles à répondre à la question piège aux entretiens sur comment allez vous faire avec des enfants. Ça n’a pas loupé, je l’ai eu plusieurs fois aux oraux.

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      • En entretien d’embauche pour un grand cabinet de conseil, j’ai répondu « et si j’étais un homme, vous m’auriez posé la question ? « , ça a coupé court !
        Une autre fois, j’ai répondu sans sourciller « oh aucun souci : ils ont un père »…
        Ca jette un froid mais tant pis !

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  7. froggymums dit :

    Et la mienne qui est 1 ere de sa classe en math mdr heureusement qu’on ne m’a pas fait se style de réflexion surtout quand tu sais ce qu’elle veut faire plus tard, c’est juste le prof de computer science qui a été surprise quand elle lui a dit, peu être qu’il ne sont effectivement pas habituer à se style de choix pour une fille mdr, du coup elle prends, computer science, construction et heard je sais plus quoi mdr enfin encore un rapport avec les science d’ailleurs c’est son premier choix.

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  8. zenopia dit :

    A l’athénée, j’étais en latin-sciences avec comme dominante la physique… on était 3 filles dans une classe de mecs… Je me souviens d’une enseignante (remplaçante) qui nous détestait… Bon après, je suis un mauvais exemple parce que je me suis dirigée vers des études littéraires… mais personne ne m’a jamais poussé vers les math ou les sciences… ce qui est con parce qu’avec le recul, je me disais « nulle en math » mais je ne l’était pas tant que ça ! Bref, nous on pousse la poulette, enfin on essaye, vers les math et les sciences…

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    • pomdepin dit :

      Hihi, j’ai fait option latin au bac aussi (et dessin) c’était une curiosité pour quelqu’un qui faisait math et physique! Comme quoi, là aussi, les clichés ont la vie dure.

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  9. Ah, si, les maths c’est important pour les filles, surtout les statistiques : il faut pouvoir calculer le montant de la réduction sur un article en soldes !

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  10. Koalisa dit :

    Je te rassure : j’enseigne l’anglais dans une école d’ingénieurs et il y a plein de filles, notamment en Génie Mathématique, en Matériaux et en Génie Civil ! 😀

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  11. lewerentz dit :

    Oui, c’est fou de voir à quel point les clichés ont la vie dure ! :-O

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  12. Frédérique dit :

    Les clichés ont la vie dure et en plus quand cela vient d’une femme cela m’horripile au plus haut point , envie de mordre . J’ai fait pharma et il faut savoir que les titulaires femmes d’une officine sont largement majoritaires mais non , on te présente encore et toujours le mec en blouse blanche .. Mes parents nous ont toujours laissé le choix en fonction de nos compétences et désirs et , pour ça , ma mère était féministe .
    Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres pays d’Europe , encore plus latins..?
    Bon courage , et l’école reprend demain 😉

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  13. The Postman dit :

    Et après on s’étonne que les geeks (et les nerds, les matheux, …) restent aussi longtemps célibataires! 🙂
    Que ce soit quand j’étais en ingénierie civil (candidature), en bac info ou même ici en bac math, la gente féminine a toujours été sous-représentée… je commence à comprendre d’où cela vient…
    Encourage-là, qu’elle ne lâche pas le morceau 🙂

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  14. Claire dit :

    20% de filles dans mon école d’ingé… à l’époque (lointaine)! :-O
    Comme j’ai pu entendre, c’est top pour trouver un mari!!! Aaaaaaaaaaaaaah!

    Je partage totalement ton indignation et peux aussi constater que les choses ont peu changé même si c’est peut-être plus insidieux et donc pire finalement…
    Ma fille adore les maths, les jeux de construction et aussi mettre des robes! Bizarre… 😉

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  15. La Carne dit :

    putain… c’est pas gagné! Je trouve les propos de l’instit choquants. Je ne m’étais jamais posé la question fille garçon / math littérature… mon grand est clairement plus matheux… par gout… ma petite est multi fonctions… elle excelle en tout. 😉 elle adore lire et écrire… mais pour autant, je veux que personne ne l’enferme dans une case, et encore moins au motif qu’elle est une fille!

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  16. Orso. dit :

    Je n’ai pas pu lire tous les commentaires donc peut-être qu’il y aura du redit… Je parle personnellement mais… je sors d’un bac S et pendant 2 ans il y a eu beaucoup plus de filles que de garçons dans la classe (1/3 de garçons seulement) même dans les autres classes (sauf une ou il n’y avait qu’une seule fille : les options sports… mais ils étaient seulement 15 gars)
    Mes copines sont, pour la majorité, partie en prépa (maths sup ou science ingenieur) dans le but d’intégrer de grandes écoles d’ingénieurs… Les garçons sont plus éparpillés mais c’est vrai qu’une majorité est aussi parti pour faire les écoles d’ingé… mais il y avait, de sûr, autant de fille que de garçon

    Par contre je peux vous dire qu’en première année de médecine les filles sont plus représentées (j’ai l’impression en tout cas)

    Enfin tout ça pour dire que ton article est totalement l’opposé de ce que j’ai vécue, que la première en math et physique en terminale S (équivalent du bac C du coup) était une fille… Et elle n’a pas eu de remarques sexistes de ce genre (qui sont minables, à mon gout)

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