My own ABC 48


N comme…

Nash John : Il a certes un prénom banal et il a beau être l’homonyme d’un mathématicien célèbre (mais américain), John Nash est connu pour ses propres mérites. Très connu. Je vous assure que si vous avez visité Londres, vous avez admire l’œuvre de John Nash. Il est né en 1752, était pote avec le régent et futur roi George IV, et architecte. C’est lui qui a rénové Buckingham et est responsable de la façade sur le Mall (sur la photo), mais aussi de regent street. Il a dessiné les plans du nouveau Londres voulu par George et tout un tas de bâtiments dont le pavillon royal à Brighton. Aujourd’hui on admire ses élégantes façades classiques, mais il était dangereusement moderniste pour son époque et il n’a pas hésité à détruite tout ce qui le gênait dans ses plans. Bref, pour nous laisser de merveilleux monuments historiques, il en a rasé d’autres plus vieux. La carrière jusque-là brillante de Nash s’est arrêtée brutalement à la mort de George IV en 1830 quand le parlement a décidé de mettre son nez dans ses comptes. C’est ballot ça, voilà-t-il pas que Nash a fait une légère erreur sur le coût initial de rénovation de Buckingham d’à peine 100% et qu’il n’a pas exactement tenu les délais non plus. Vous savez ce que c’est, ces petits artisans qui ne savent pas compter et dilapident comme ça l’argent public…Nash meurt en 1835, couverts de dettes et discrédité, alors qu’aujourd’hui l’industrie touristique locale lui doit beaucoup. 


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Notting Hill: ce quartier de Londres se veut très mode et se donne des airs bohèmes chics alors qu’il est coincé entre Chelsea et Kensington et que le mètre carré coûte non pas un rein, mais la totalité des abats d’une famille d’au moins 5 personnes. C’est bien simple, l’ancien premier ministre David Cameron, accessoirement millionaire et dont la femme est une vague descendante de Royals, et l’ancien ministre des finance George Osbourne, duc de son état  et encore plus  millionaire y ont vécu et sont les archétypes de la Notting Hill set, des habitants du quartier, c’est dire à quel point c’est fun et populaire. Sérieusement, le coin doit sa réputation iconoclaste, à la pointe de la mode  et vaguement subversif au fait que c’était vraiment comme ça, mais il y a des décennies, voir plus. Notting hill a été urbanisé au début du dix neuvième siècle. Avant à cet endroit il y avait des élevages de cochons, des porcheries donc. Je n’y suis pour rien, je dis ça sans penser à mal. Le quartier, pas cher à l’époque  était vraiment habité par tout un tas d’artiste, c’était effectivement bohème, avant-garde et anti establishment. Notting hill a ensuite vu débarquer de nouveaux britanniques arrivant des Caraïbes, et amenant avec un leur canarval. Le Notting Hill carnival (avec un i) est toujours spectaculaire. Mais bon, le quartier a un chouïa changé, c’est à Notting Hill qu’il y a la plus grande concentration de restaurants chics et très chers de Londres par exemple.


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National trust : Les anglais s’intéressent beaucoup à l’histoire et à leur patrimoine. Cet engouement se retrouve dans le fait qu’il n’y a pas un équivalent des monuments historiques, comme en France, mais deux: le National Trust et English Heritage. Le National Trust est plutôt spécialisé dans les sites naturels et les jardins, mais forcément, si il y a un jardin, c’est qu’il y a généralement une maison ou un manoir qui va avec. Ils ne vont quand même pas le détruire! Si l’envie vous en prend, vous pouvez devenir volontaire. Chaque jour, une armée de retraités férus d’histoire, d’étudiants boutonneux désireux d’améliorer leurs CV, de femmes au foyer au bord de la neurasthénie, entretiennent et font visiter les sites du national trust. On peut même en louer certains pour les vacances, c’est coquet. 


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Neighbourhood watch : ce n’est pas une association de pervers qui s’amusent à espionner leurs voisins par pur mauvais esprit, mais presque. La chose à été lancée aux États Unis en 1964 et est arrivée en Grande Bretagne en 1982, sous forme d’association à but non lucratif. Ça a un petit côté secte même si l’idée de départ n’est pas forcément mauvaise. C’est juste que je suis légèrement asociale et cynique et que ça me stresse au plus haut point. Il s’agit de promouvoir l’esprit de quartier, un peu comme une fête des voisins géante et permanente. Enfin, c’est la version officielle. En vrai, c’est juste pour surveiller sa rue et s’alarmer de tous les passants suspects, c’est à dire inconnus ou pire un peu bronzés…vous voyez des choses comme ça, et d’appeler  aussitôt la police, tout en ayant bonne conscience. On est pas d’ignobles voyeurs rabougris, mais des citoyens exemplaires qui protègent le quartier des possibles cambrioleurs, rôdeurs, vendeurs ambulants et autres étrangers à sa rue, qui sont probablement malfaisants…ok, j’exagère peut-être un peu, mais je trouve ça limite glauque. 


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Nativity play: Comme tous les heureux parents ayant des enfants en primaire, j’assiste à au moins une Nativity play par an à l’école (cette année, ô joie, j’en ai une aussi à la preschool, je vous raconterai). Le décor est toujours le même, dans le hall, qui a conservé une partie des décorations de la Chritsmas Fayre, dont le sapin géant. Des rangées de chaises sont disposées devant l’estrade, ainsi que des tapis. Les enfants s’assoient bruyamment, en costumes sur ces tapis et montent sur l’estrade à tour de rôle, selon les tableaux du spectacle. Ça vous permet d’admirer votre enfant baillant pendant que ses camarades se trémoussent sur scène, ou vous faisant coucou énergiquement pendant une demi heure, et il y a intérêt à répondre! L’histoire est connue et les instits déploient des trésors d’imagination pour varier un peu chaque année et caser tous les gamins, du coup on se retrouve avec des personnages surprenants qui ne sont pas forcément dans la bible.  Mes enfants ont interprété à tour de rôle et dans le désordre: des anges (comme personnages je veux dire parce qu’en vrai…), des flocons de neige, un âne, Marie, Joseph, un chameau, des étoiles, un rouge-gorge, un cadeau, des rois mages, un bœuf, des bergers, un pigeon et un sapin. C’est festif. 


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11 commentaires pour My own ABC 48

  1. Concernant Neighbourhood Watch, en France, il y a Voisins Vigilants… et ça me semble à peu près aussi voyeur et glauque…

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  2. carrie4myself dit :

    J’etais dans un cul de sac, avec que des vieux. Des maisons ont change de proprios et grace au neighbourhood watch, le trafiquant de drogue, fraichement emménage a été arrête quelques mois après. Donc moi ca me convenait bien en fait!

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  3. Ici on a aussi Community Text Alert pour les agriculteurs: s’il y en a un qui voit du haut de son tracteur / de son pommier / de sa vache [ 😉 ] quoi que ce soit de suspect il texte les copains!

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  4. zenopia dit :

    J’ai vu des panneaux dans le quartier de BM avec « voisins vigilants »… je suis mitigée sur le concept… Perso, sans être une sale voyeuse, je m’inquiète de ce qui se passe chez mes voisins… et je peux dire merci à mes voisins de faire de même : ce sont eux qui ont appelé la police parce que ma porte était ouverte alors que nous étions en vacances… mais bon, faut pas non plus que ça devienne de la surveillance de chaque instant… Bisous

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    • pomdepin dit :

      On surveille aussi entre voisins, surtout depuis le cambriolage, mais c’est informel. Pas d’organisation de délation comme dans certains quartiers où les petits chefs du neighbourhood watch se prennent pour une organisation paramilitaire…en fait, comme tout, c’est juste une question de personnes, ça peut être très sympa, ou très glauque.

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