Thursday Thunder: working period


Une colère du jeudi un peu spéciale, j’ai beaucoup hésité avant d’en parler et encore plus avant de publier, ça peut être mal compris…Attention, ça va saigner, littéralement. Une entreprise à Bristol a décidé d’une nouvelle politique des ressources humaines pétaradante, concernant les règles. Je veux dire celles des femmes tous les mois, si. Parce que c’est évident, c’est à l’entreprise de se mêler de ce genre de chose. Alors donc, la directrice explique gentiment (article en anglais ici) que pour promouvoir un environnement sain et joyeux, tout en améliorant la productivité,  les femmes seront invitées à ne pas venir travailler quand elle ont leurs règles,  pendant leur « période hivernale » . Il parait que de toute façon, elles sont beaucoup moins efficaces à ce moment là, alors que leur créativité explose juste après les règles, pendant la « période printanière ». Rien que ce vocabulaire de Bisounours post soixantehuitard me tape sur les nerfs. C’est quoi cette histoire de saison? 

  
Toujours d’après cette directrice attentionnée, il faut aller au delà des règles (comme Buzz Lightyear, to infinity and beyond), parce que c’est quelque chose de naturel. On est bien d’accord, alors pourquoi en parler en utilisant un charabia débile? Je cite toujours:  Pendant la période hivernale, la femme doit se recentrer sur elle-même, rester au chaud et nourrir son corps et son esprit…non mais, ça va pas mieux?  Il faut arrêter de fumer ses tampons, c’est plein de produits toxiques ces trucs-là. Rassurez-vous, pour les cyniques obtuses comme moi, il y aura une conférence d’une psychologue pour apprendre comment améliorer son bien-être spirituel pendant les règles. WTF? Déjà en temps normal, je  ne supporte pas qu’on me parle comme ça et qu’on se mêle de mes affaires, alors si ça tombe pendant mes règles, je risque carrément de mordre.  Les femmes seront encouragées à célèbrer leurs règles sur leur lieu de travail et à en parler avec leurs collègues. Youpidoo….et après on fait un feu de camps à côté de la machine à café et on tresse des fromages de chèvre avec les orteils ? J’avais déjà du mal à dire bonjour poliment à certaines collègues un chouïa crispantes, il ne me serait pas venu à l’idée de leur parler de mes règles! 

Attention, les règles douleureuses, je connais. Avant d’avoir des enfants, il m’arrivait même d’en tomber dans les pommes tellement je les célébrais (dont une fois en terrasse d’un restaurant, je me suis affalée avec grâce directement sur la table d’un couple de touristes americains, qui ont failli en faire une attaque). Je manquais effectivement le lycée pratiquement une fois par mois. Mais je me soigne et j’ai appris à gérer.  Comme le disent beaucoup de femmes dans les commentaires de l’article,  on prend sur soi, merci et on n’a surtout pas besoin que notre employeur s’en mêle. Je suis tout à fait d’accord pour faciliter la vie de celles qui ont vraiment un problème. Il est scandaleux qu’elles ne puissent pas prendre un jour maladie si besoin. Mais justement, elles le peuvent déjà, comme tout le monde. Et je trouve ça insultant pour elles de toutes nous mettre dans le même panier. Comme si les douleurs atroces de certaines étaient comparables à la légère gêne des autres. C’est ridicule, à lire l’article on a l’impression qu’être une femme et donc avoir ses règles, c’est une maladie ou un handicap et qu’on ne peut pas avoir une vie professionnelle normale à cause de ça. 

Le pire, c’est qu’au-delà du vocabulaire mystico-délirant, les intentions de cette dame sont sûrement très bonnes et motivées par une certaine forme de féminisme. Mais je trouve que c’est totalement perverti. Amenager le temps de travail pour celles qui en ont vraiment besoin c’est bien,  mais là , nous réduire à de pauvres petites choses fragiles que la société doit protéger au moins une fois par mois, je ne suis pas sûre  que ça  fasse  avancer le droit des femmes dans le bon sens. Encore un peu, et elle va nous dire qu’on est impure pendant les règles! Sérieusement, j’ai l’air d’une petite chose fragile? Non mais. 

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52 commentaires pour Thursday Thunder: working period

  1. madameananas dit :

    Effectivement c’est assez fou…. Comme tu dis déjà le vocabulaire bon… Autant appeler un chat un chat non? On est pas des demeurées!
    Après comme tu dis, pour celles qui ont vraiment des regles tres douloureuses, c’est top de pouvoir aménager leurs temps de travail mais pour les autres… je vois pas bien l’intérêt. Perso j’ai aucun problèmes dans ces temps là, et je défis quiconque de prouver que je suis moins performante à ce moment là! B
    Eh dis donc madame (en plus une dame… je comprends pas) qui a inventé ce truc, on est plus au moyen age! C’est fini le truc des femmes impures à ce moment, qui font tourner le lait ou je ne sais quelle connerie dans ce gout là!

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  2. fannieb dit :

    Je viens de lire l’article, comment dire… WTF (‘scuse my French !) ????!!!! Quand en plus je contemple la photos avec les grands sourires « légèrement » niais des nanas (en adéquation avec le langage), franchement, je me dis qu’on n’est pas sorti de l’auberge avec des femmes qui tiennent de tels raisonnements. J’ai l’impression qu’elles tendent l’arbre entier et non pas seulement le baton pour se faire battre, par les hommes certes, mais aussi une grande partie des femmes. Bref, d’accord avec toi 🙂

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  3. Clémence dit :

    What ? Non mais, c’est un vrai truc ? Rassures toi, tu ne seras pas la seule à t’indigner ! Effectivement, c’est quoi ce vocabulaire ? Pourquoi ne pas mettre des mots concrets sur des choses concrètes ? « période hivernale »… On aura tout entendu !
    Comme toi j’ai souffert pendant un moment de crampes sévères au point de ne plus pouvoir aller en cours pendant mes règles mais depuis que je prends la pilule, ça va beaucoup mieux. J’ai appris à serrer les dents, et basta. Chaque femme est différente et donc chaque période menstruelle aussi.

    Ce qui m’énerve surtout c’est le fait que quelqu’un, surtout le patron, se mêle d’affaires qui ne le regardent pas (surtout si c’est un homme #nouterusnopinion) et qu’encore une fois on n’ait même plus le droit de décider de choses QUI REGARDENT NOTRE PROPRE CORPS. On est limite mises en repos forcé. Si j’ai mal au ventre mais que je décide quand même d’aller bosser, c’est mon droit, si j’estime que je peux y aller, je vois pas pourquoi monsieur ou madame mon boss se permettrait de me dire qu’il sait mieux que moi ce que je peux faire ou pas !

    Ça fait encore plus véhiculer le message de « les hommes sont supérieurs aux femmes » je trouve, parce qu’eux n’ont pas ce genre de désagréments et donc reste plus productif dans l’entreprise. Ça entretient les clichés. Et que ce soit une femme qui le fasse passer me laisse encore plus speechless. L’égalité hommes-femmes n’est pas pour demain et c’est bien triste.

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    • pomdepin dit :

      C’est ça qui est délirant, cette idée brillante vient d’une femme! Et merci pour ta réponse , je m’inquiétais en postant le billet, j’avais peur de mal m’exprimer. Des réactions comme la tienne me rassure!

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  4. Mam miam dit :

    J’en reste sans voix !!! C’est aberrant !!

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  5. carrie4myself dit :

    C’est cela oui, c’est cela. Je reste speechless. Alors d’abord avoir des règles douloureuses est signification d’un problème. Ca ne devrait pas l’etre. Dernierement dans les revues, tous les gynecos sont d’accord dessus. C’est a soigner (mais je suis d’accord qu’a mon époque je souffrais martyr, me suis évanouie maintes fois etc…). Et d’un
    Et de 2: les nouvelles pilules restreignent bien mieux tous ces inconvénients menstruels, et ca peut meme supprimer d’avoir ses règles.
    3: ils vont tenir un livre de la régularité des « périodes hivernales » de chacune?
    Elles veulent diriger une boite les femme squi prônent un tel discours? elles veulent qu’on leur apporte le the a domicile ou quoi?
    Arghhh j’y crois pas, c’est du grand grand grand n’importe quoi!
    Comme tu dis: qu’elles aillent fumer leur tampons, ca leur remettra les idées en place
    Tu fais bien d’en parler 😉

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  6. zenopia dit :

    Alleeeeez ! moi j’en connais plein qui seraient bien contente de profiter de cette « excuse » pour rester chez elles un jour par mois ^^ si, si ^^ (sinon, je suis complètement d’accord avec toi !)

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  7. Effectivement, cet article m’a mise en rogne. Meme si j’avoue envier mes copines qui travaillent dans des univers plus feminins et peuvent donc prendre leur journee ou travailler a la maison sans avoir l’impression d’etre montree du doigt ou de dire « qu’elles on la migraine » (coucou c’est moi).
    Bref, je deteste ce feminisme emprunt de patchouli. Lors de la celebration de la journee de la femme ici, ils offrent toute une journee de seminaires et d’activite. Super, sauf que le seminaire intutule « lean back: the power of the feminine » me donne des boutons haha
    Dsl, impossible de mettre les accents aujourd’hui

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  8. Euh, alors, j’ai regardé le calendrier mais non en fait, on n’est pas le 1er avril !
    Après, ce serait pas un moyen détourné de contrôler le fait que les femmes sont (ou pas) enceintes ??? (parce que ça ce serait un truc de DRH quand même ! )

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  9. tarab2014 dit :

    Je n’ai qu’une chose à dire : ils sont fous ces britons… mais en même temps ça m’a bien fait marrer tellement c’est con d’avoir une idée pareille 😉

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  10. Mélina Bee dit :

    Ce qui est drôle c’est que j’ai lu un article avec un point de vue totalement différent donc du coup, je sais pas trop quoi en penser… Il me semblait que dans l’article ils disaient plus que c’était pour celles qui ont vraiment mal genre toi quand tu t’évanouies ou celles qui ne peuvent pas bouger (http://www.theguardian.com/lifeandstyle/shortcuts/2016/mar/02/benefits-of-period-policy-days-off-work) et du coup, je me dis que pour celles-ci ça peut être bien d’avoir des jours consacrés à ça plutôt qu’empiéter sur les congés maladie type grippe. En même temps, je ne sais pas comment ça marche les congés maladie chez les British. Comment ça marche?
    Et en même temps je comprends que ça peut énerver; discrimination positive tout ça tout ça…

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  11. Nanou dit :

    Ouais ben quoi meuh !!! Je ne vois rien d’autre à dire ! Et en plus j’ai même plus de bras ils en sont tombés !! (J’espère ne pas avoir vexé l’Ado)

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  12. C’est pas un truc qui m’arriverait ça, voir ma pétasse de patronne me proposer de rester chez moi pendant mes règles ! Dommage, tant que je suis payée, ça m’intéresse…

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  13. laurence dit :

    mais keuwaaaa…. non seulement je ne me vois pas non plus informer TOUUUUUUT le monde que j’ai mes règles (c’est intime et ça me regarde) et quand ça dure 5 jours ? on peut rester chez soi aussi ??? et si on fait caca mou , ça compte ? et si on a le cul qui gratte aussi ? mouarf désolée pour tout cette vulgarité mais il fallait que ça sorte..

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  14. Cette idée est tellement hallucinante et tient tellement pas debout ! Et puis bien sûr que je vais aller célébrer mes règles avec mes collègues en buvant mon café, c’est un sujet de conversation tellement naturel, tellement important à partager en public, je vois pas pourquoi j’y ai pas pensé avant !

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  15. LadySo dit :

    Je suis sur le cul…C’est tellement….immature. J’ai de la chance de ne pas être malade quand je les aies. Parfois une migraine, mais un petit doliprane, et pouf, dans l’heure qui suit, je suis en pleine forme. Par contre, j’ai des potes comme toi, et c’est vrai que pour elles, rien qu’une journée pour se reposer, ça pourrait être cool.
    Mais bon, c’est depuis la nuit des temps qu’on a ça, on est donc tout à fait capable de gérer. Ce qui me sidère, c’est que c’est une fille qui propose ça en plus….

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  16. La Carne dit :

    Nan mais… nan rien… :/

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