Henry The eighth


Ou Henry VIII pour les latinistes…je disais hier que j’aimais bien massacrer l’histoire anglaise, même si personne ou presque ne lit ces billets (ma maman peut-être?) Et ça fait un moment que j’essaie de caser ce cher Henry VIII. J’ai déjà parlé de son père, Henry Tudor qui a quand même pris le pouvoir alors qu’au départ il avait autant le droit de devenir roi que son fils coiffeur pour dames (Henry coupait beaucoup trop bas sur la nuque….et trop profond.) et au prix d’une légère guerre civile. J’ai parlé de la fille de Henry, Elizabeth, sponsorisée bien avant l’invention du cinéma par Hollywood, ce qui prouve à quel point elle était  visionnaire. J’ai évoqué l’architecture Tudor et tous ses jolis manoirs qui parsèment la campagne anglaise. J’ai parlé des églises de church of England, la religion imposée inventée par Henry…bref, je tourne autour du sujet ( enfin non, du roi, mais comme il était sphérique, c’est logique), il est temps de me lancer.

  
Télégraphe.co.uk. Mais je ne pense pas que la photo soit d’époque…je ne veux pas cafter, mais je crois bien que c’est une reproduction. 

Alors donc le petit Henry n’était pas grand, mais il compensait en largeur. Enfin on dit ça, mais avant de devenir roi par hasard,  il était sportif de haut niveau, faisant de l’équitation et surtout  vous allez rire, du tennis. C’est bien simple avant que Murray ce sympathique britannique (quoiqu’il a perdu récemment, je crois qu’il est de nouveau écossais) se décide à gagner Wimbledon, Henry était pratiquement le dernier champion britannique de tennis connu…Je sens que je m’égare complètement. Reprenons, Henry est né à l’heure à Greenwich en 1491. Il n’a strictement aucune raison devenir roi, puisque c’est la roue de secours le cadet. Je dis ça comme ça, mais je rappelle que le vrai nom du prince Harry, c’est Henry, à la place de William, je me méfierais, il y a des précédents historiques. C’est dommage d’ailleurs parce que si son frère aîné n’avait pas été de mauvaise qualité et n’était pas mort bêtement comme ça avant d’avoir pu servir, c’est lui qui aurait été roi. Et il s’appelait Arthur. Le roi Arthur, c’est pas mal. Ça sonne mieux qu’un Henry numéroté. Enfin bref, Henry ado s’éclate, il chasse, fait du latin, de la musique, parle français couramment et devient auteur  de best sellers. Quand on pense que la plupart des Royals maintenant ne fichent rien… En même temps, je ne suis pas sûre qu’ils sachent tous  lire un livre, alors en écrire…Henry avait aussi un humour débordant, puisqu’un de ses bouquins, récompensé par le prix Nobel, la médaille fields, le premier glaçon en patinage,  un joli diplôme de défenseur de la foi décerné par le pape lui-même, ce bouquin donc défendait hardiment le catholicisme contre Luther et le protestantisme. A mon avis, c’est ce qu’on appelle de l’humour d’anticipation. 

Bref, Henry s’amuse bien et ne fait de mal à personne, et puis, paf, son frère se défile lâchement en mourant en avance comme un imbécile et voilà que ce malheureux Henry devient roi en 1509. C’est ballot. Surtout que pour ne pas gâcher une alliance diplomatique et une jolie dot, il épouse la veuve de Arthur, Guenièvre d’Aragon….non, ce n’est pas ça, je confonds. Catherine d’ Aragon ( je me répète, William, Kate de son vrai nom Katherine, Harry….?).  Henry se soucie de gouverner comme de sa première beuverie, il confie le  gouvernement à un pote qui passait par là, un certain Wosley, et ça va bien comme ça, il peut retrouver vaquer à ses maîtresses occupations. En plus, Wosley est le fils d’un boucher de Ipswich (c’est près de chez moi. Mais c’est plouc. C’est bien simple, les gens de Colchester méprisent ceux d’Ipswich, surtout depuis qu’ils ont osé avoir une meilleure équipe de foot. Je m’éloigne du sujet. Si si, je le sens bien). Bref, entre bouchers, ils devaient avoir des affinités. Henry continue à passer le temps en faisant la guerre à tout ce qui bouge  et sautant sur tous les jupons alentours ou l’inverse. Ça  l’occupe mais ça coûte cher. Henry est au bord de la faillite personnelle (je ne parle pas de sa moralité, parce que là, elle a coulé depuis longtemps). Et il n’a pas du tout envie d’aller quémander au parlement. Vous savez ce que c’est, les négociations salariales, c’est toujours délicat, surtout quand on est roi. 

Il se trouve que Henry décide aussi de renvoyer sa femme Catherine, dont il n’a plus l’usage pour épouser la soeur d’une de ses maîtresses (à mon avis, un soir, il était bourré, il a confondu les chambres, ou un truc comme ça. Ça peut arriver. Surtout à Henry VIII),  Anne Boylen (la maman de Elizabeth). Henry envoie Wosley négocier un divorce avec le pape. Manque de chance, ça rate. Henry fait arrêter Wosley, qui a le mauvais goût de mourir tout à fait naturellement avant d’avoir pu être  décapité, franchement, ces fils de boucher, aucun sens du spectacle. Henry entreprend alors de lancer sa propre religion, parce que ça va bien comme ça, mais si on ne peut plus divorcer quand on a envie à cause de vagues considérations papales, c’est pas la peine d’être roi. Et puis, ça  règle surtout ses problèmes de fins de mois difficiles, puisque Henry n’a plus un centime, alors que les coffres des monastères et églises catholiques sont bien remplis, eux. En 1534 Henry se proclame étoile polaire de l’église anglicane, grand chef scout de l’empire, Darth Vader de Canterbury, guide suprême de son église-à-lui-que-c’est-lui-le-chef et tout cette sorte de choses. Et hop. D’un coup, il met à main  sur les trésors catholiques et double ses revenus annuels. C’est pas bête. 

Vous allez me dire , et sa vie sentimentale dans tout ça? Il est débordé. Henry s’est débarrassé de Catherine, qui vu la suite des évenements, ne s’en est pas trop mal tirée, il épouse Anne juste à temps pour la faire décapiter parce que bon, on ne peut pas non  plus changer de religion tous les 4 matins et qu’il n’y a plus personne à exproprier. Il se remarie avec Jayne Seymour, une originale qui décide bizarrement de mourir naturellement, puis avec Annes de Cleves. Et bien, Henry n’arrive toujours pas à  avoir un fils. C’est pas faute d’essayer quand même!  Comme ça le met en rogne, il fait décapiter aussi son nouveau  premier ministre  pour passer ses nerfs ( Il y avait peut-être une promo, deux exécutions pour le prix de une? ou alors c’est une histoire de don de sperme qui a mal tourné ? …oui, j’ai honte. Enfin, pas trop non plus. Henry VIII n’est pas sympa). Il épouse ensuite  Katerine Howard, qui est exécutée rapidement, on n’a pas que ça à faire , puis finalement une autre Catherine, Parr cette fois …à ce stade, c’est peut-être du gâtisme, dès qu’il voit une Catherine  il l’épouse, la décapite, et croit qu’elle repousse. Et recommence. Si ça se trouve, il était terrifié, persuadé d’avoir à faire à une Catherine zombie. Ou alors c’est un problème  administratif, avec l’engorgement des tribunaux, pas moyen de faire un procès à quelqu’un, autant l’épouser, ça va plus vite. 

Comme Henry s’ennuie toujours entre deux décapitations  mariages il tente de faire la guerre, avec ce qu’il a sous la main, c’est à dire le pays d’à côté, la France. Entre voisins, il faut bien se rendre de petits services. Mais ça rate complètement, et Henry s’étiole. Il plonge dans la dépression l’abus de nourriture. Il meurt obèse (178 kg) et ruiné en 1547. Son unique  fils souffreteux et probablement boutonneux  ne dure pas, ses filles Mary et Elizabeth lui succèdent, ne se reproduisent pas, elles, et voilà, c’est la fin de l’entreprise  familiale la dynastie. Je ne veux pas critiquer, dire que Henry était un dangereux psychopathe misogyne, mais il faut quand même reconnaître qu’il a coulé la boîte de son père! 

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35 commentaires pour Henry The eighth

  1. Excellentissime…. On a le droit de voter pour le meilleur article du blog? J’adore celui-ci…. Merci encore

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  2. fannieb dit :

    Il n’y a pas que ta maman qui lit tes billets historiques, j’en suis très fan. J’ai emmené Junior et ses potes voir l’expo sur les Tudors au Palais du Luxembourg cet été (oui, des fois, je me lance des défis, comme ça, pour rire). C’était super mais clairement, le conservateur n’avait pas ta verve 😀

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  3. Mathieu dit :

    J’adore ta façon de raconter l’Histoire! A propos, des nouvelles de la lettre de ta fille à ce « bon » roi?

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  4. madameananas dit :

    Je lis aussi tes articles historiques et j’aime beaucoup ta vision des choses!

    J’ai envie de dire, faudrait surtout pas qu’il se remette en question et se dise que c’est ptet lui qui a un probleme pour pas avoir de fils 😀 M’enfin 😀 C’est pas grave, c’est bien les reines aussi!

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  5. LadySo dit :

    Ahaha, excellent ! Henry, c’est quelque chose quand même. Et Anne, elle a bien pris sur Papa aussi, niveau décapitation. Elizabeth aussi, d’ailleurs.
    Et tu as bien raison. William, il devrait se méfier, parce que c’est curieux, cette ressemblance de noms…

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  6. carrie4myself dit :

    Encore plein de choses que je ne savais pas pour cette époque le tennis, l’apprentissage du latin, le Darth Vader de Canterbury, que de choses bien réjouissantes. Il était en guerre contre la France car on y mangeait bien?! 178kg! Ouftiiiiii c’est du lourd!!!!!

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  7. Clémence dit :

    Oh bah non, j’adore moi tes billets qui massacrent l’Histoire d’Angleterre, je me marre bien ! Oui effectivement, il avait un problème avec les Catherine, celui là…
    J’ai trouvé drôle ton parallèle avec les royals actuels, surtout que la Kate Middleton… s’appelle Catherine, avec un C ! (trop de Catherine dans ce commentaire)

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  8. fedora dit :

    J’aime bien aussi quand tu massacres l’histoire anglaise 🙂

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  9. celine49 dit :

    Qu’est-ce qu’on se marre… donc si j’ai bien suivi la suite, Harry attend que son frère meure tout seul (ou l’aide, j’ai pas bien compris…), lui pique sa femme, la décapite et en épouse une autre c’est ça ? 😉
    Bisous et merci pour la franche rigolade

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  10. Lise dit :

    J’ai bien rit ce matin. Merci beaucoup. J’aurais adoré que ma prof d’anglais au collège nous raconte l’Histoire de cette façon!

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  11. irenezlato dit :

    J’aime bien ta façon de relater l’histoire!!
    Juste une chose, je me permets: « Il se remarie avec Jayne Seymour, une originale qui décide bizarrement de mourir naturellement, puis avec Annes de Cleves. Et bien, Henry n’arrive toujours pas à avoir un fils. »
    Et ensuite tu parles de son fils qui a régné très peu de temps. Sauf erreur de ma part, il a eu ce fils avec Jayne?
    Mais je n’ai peut-être pas tout suivi… avec autant de femmes, il faut dire qu’on s’y perd!

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  12. Si, si je lis ! Et même plus, j’aime ton massacre de l’histoire (encore que niveau massacre, le gars Henry, il était quand même pas mal…. y’a du niveau comme dirait Mr 1er !)

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  13. Agdel dit :

    Moi aussi, j’aime bien l’histoire racontée comme ça (surtout qu’à la base, cette histoire n’est pas vraiment rigolote) ! Je me trompe, ou il a la Barbe Bleue cet Henry ? En plus, ça colle avec « ma sœur Anne ».

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  14. Yeude dit :

    Oh pinaise, je l’attendais celui-là, et tu l’as publié pendant que j’étais à Disneyland, du coup je l’ai raté ! Bon, tant pis, l’essentiel c’est que j’ai pu le lire aujourd’hui et qu’il m’a bien fait rire, j’adore quand tu massacres l’histoire anglaise ! Par conte, c’est Jane Seymour la maman du boutonneux ! Et le parallèle avec les Royals actuels est juste énorme ! Mais pour revenir aux Tudors, ils sont arrivés sur le trône on ne sait trop comment, mais bon les Plantagenets n’étaient pas bien plus légitimes (et puis dans le genre barges, les frères d’Edward IV sont pas mal aussi !), même si on peut leur accorder qu’un roi schizophrène, petit-fils d’un autre roi schizophrène (français celui-là) n’est pas l’idéal. Ah j’adore l’histoire des rois, je trouve ça tellement drôle !

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    • pomdepin dit :

      Justement, à propos de Plantagenet, je réfléchis à faire un billet sur Alienor. Et merci de lire mes billets massacrant l’histoire, j’adore les écrire, mais ils n’intéressent pas grand monde.

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