The Survivalists 


J’aime beaucoup les illuminés en tout genre, je les trouve généralement sympathiques tant qu’ils vivent leur petite folie dans leur coin. Comme je trouve ça remarquable, j’en parle parfois ici. J’ai donc appris que les druides peuvent être hargneux, ou en tout cas manquent sacrément d’humour pour certains. Par contre les Jedis ne m’ont pas attaqué quand j’ai fait un billet sur eux…du coup, je ne sais pas trop si je prends des risques ou pas à parler des survivalists…Après tout, c’est la BBC qui a commencé ici, je ne savais même pas qu’ils existaient avant de voir le reportage!  Et puis, je les trouve fascinants à leur manière, ces gens sont fermement persuadés que la fin du monde arrive, mais eux, ça  les plonge dans la joie. A peu de chose près.

   

Déjà ça commence fort, puisque le premier survivalist interviewé par la BBC, donc le type intimement persuadé que la fin du monde est imminente, est Life coach dans le civil…c’est moi, ou ce n’est pas franchement logique? Bon alors, voilà, la vie sur terre s’arrête la semaine prochaine, mais en attendant, il faut bien s’occuper un peu, je peux vous faire un cours pour vous motiver et améliorer votre vie…Ça sera £250. Ça c’est du rapport qualité prix! Ou alors c’est le Life coach qui déteste tellement son boulot qu’il en est à souhaiter la fin du monde, ça peut arriver. En même temps, ce ne serait pas plus simple de changer de boulot? Enfin bref, ce brave homme a tout prévu, en cas d’apocalypse, il fuira en canoë gonflable. Euh, il fuira où? Je ne veux pas chipoter sur un point technique par plaisir, mais d’après lui,  la fin du monde s’arrête au bout de son village? De son comté? C’est confus tout ça. Il a même acheté un canoë pour son fils et son ex-femme. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, ce n’est pas du tout mon genre, mais je crois que le « ex » à une certaine importance…je dis ça comme ça. Surtout que ce monsieur attend son apocalypse depuis 20 ans. En même temps, il est patient… Peut-être que son ex-femme l’était moins. 

Mais il n’est pas seul, il y a tout un régiment  de survivalists en Angleterre, même si au départ l’idée vient des États-Unis. Entre eux, ils s’appellent les  » preppers » (parce qu’ils sont toujours prêts, comme les scouts). Ils ont même une boutique dédiée à leur petits achats, avec arbalètes, combinaisons anti-radiation  et boîtes de conserve. Ces gens se défendent d’être parano  bien sûr, et je ne prendrais pas le risque de les contredire. Un type avec une arbalète et des flèches bien pointues ne peut pas être parano, il est juste arbalétier, c’est évident. Mais ils expliquent tout à fait sérieusement que la société, c’est le mal. Figurez-vous qu’il y a une grande conspiration réunissant les gouvernements, les médias, les multinationales et tout ce genre de chose pour  faire croire aux gens innocents et naïfs que la fin du monde n’est pas pour tout de suite. Ahaha. On ne la fait pas aux survivalists comme ça, ils savent bien à quoi s’en tenir, eux (moi aussi d’ailleurs, mais bon, je ne ferais pas de commentaire…les arbalètes, les flèches pointues…voilà, voilà). Du coup, ils se cachent, ont des bidules technologiques pour masquer leurs appels  téléphoniques et ils expliquent très sérieusement qu’il ne faut se fier  à personne (mais visiblement on peut se confier aux journalistes de la  BBC). En cas de fin du monde, c’est chacun pour soi…finalement, plus ça va plus je les trouve terrifiants.

Heureusement, on passe à un autre survivalist moins agité, pas aussi hargneux, plus sympathique (par comparaison) qui a prevu une tente qui s’attache directement sur le toit de son 4×4 pour lui, certes mais aussi sa femme (tiens, il en a une lui?) et ses deux enfants. Il affirme qu’il ne souhaite pas du tout la fin du monde, ni  du mal à qui que ce soit, au contraire, mais qu’il préfère juste être prêt, au cas où. C’est de suite plus engageant….par contre, au cas où quoi exactement? Parce que c’est bien gentil  (en fait non, c’est carrément glauque et inquiétant…le type dans la boutique preppers fait peur), mais tous ces survivalists, ils voient ça comment exactement  la fin du monde? Et bien là, ils font soudain preuve d’une ouverture d’esprit surprenante! Ils n’ont pas de préférence : une guerre civile (en Angleterre? En 2015? Il faut leur dire, c’est fini depuis plusieurs siècles quand même), une guerre nucléaire (c’est sûr, une arbalète, c’est radical contre les radiations), une catastrophe naturelle non identifiée…avec ça on est bien avancé.

Le pire, c’est leur étonnement: ils ne comprennent pas pourquoi  tout le monde ne se prépare pas comme eux…et bien franchement, si la fin du monde est pour demain, je préfère ne pas survivre avec eux. Chacun ses hobbies, je ne critique pas  mais bon, on n’a clairement pas les mêmes centres d’intérêt…pour mon prochain billet sur des originaux, je crois que je vais plutôt aller voir ce que font les druides, je suis sûre qu’on peut se réconcilier. 

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18 commentaires pour The Survivalists 

  1. carrie4myself dit :

    Personne ne parle de la fin du monde si il n’y a plus de reserve de chocolat?! car alors la, ca va créer des émeutes, des guerres, des rebellions et tout quoi!…..
    Quelle idee a la BBC d’interroger ces gens! uhuhuh

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  2. fedora dit :

    Une attaque de zombies ? je voulais mettre ça comme « dommage imprévu » dans mes conditions générales de vente mais le barbare trouve que c’est une mauvaise idée… perso, je trouvais que ça mettait un peu de pep’s dans l’affaire… enfin soit… 🙂

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  3. TheMouse dit :

    Ce n’est pas mon style aussi les survivors!!!

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  4. J’ai vu une émission qui comparait les différents styles de « preppers », c’est hallucinant! S’ils sont au boulot lors de l’apocalypse, ils n’auront pas le temps de se précipiter dans leur bunker/cadenasser leurs portes/s’enfuir dans la montagne (rayer les mention inutiles et les non-survivants au passage…) Le truc, c’est que le documentaire les encourageait à voir les défauts de leurs méthodes et à les rectifier!!!

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  5. Kuuki dit :

    C’est une question de contexte et de mesure. Ces gens sont clairement atteints, le mec qui dit qu’il préfère être prêt au cas où nettement moins. Bon après la question se pose, en effet, en Angleterre, les risques du « au cas où » sont plutôt faibles. Au Japon par contre, le « au cas où » peut vraiment arriver d’ici demain du coup les gens ont souvent une petite réserve de boîtes de conserve et autres outils utiles type lampe de poche (ce que je conseille à tout le monde, parce que les coupures de courant en France ça arrive tout le temps et jamais aux moments les plus pratiques) à portée de main, même les entreprises ont leur petites réserves au cas où.

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    • pomdepin dit :

      Tout à fait, j’ai vécu un an à Mexico. Après un premier tremblement de terre, j´ai fait comme mes collègues, une soucoupe d’eau sur mon bureau qu’on surveille pour voir si elle commence à trembler pour evacuer le plus vite possible. On est prêt, mais dans un but précis, pas une vague apocalypse imaginaire! En cas de tremblement de terre, on sait qu´il peut y avoir des repliques (il y en a eu!) mais pas pour une attaque de zombies.

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  6. La Carne dit :

    moi je dis « on se moque on se moque » … mais le jour où la fin du monde arrivera, on sera bien content si on a un ami survivalist! Nan mais ho! Aller… je retourne à mes conserves… 😀

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  7. petiteyaye dit :

    en encore… heureusement que le survivaliste n’était pas psychanalyste !!!!

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